Cliquez ici >>> 🐡 dans la marseillaise comment sont appelĂ©s les combattants français

Onsait tous, car les exemples foisonnent, que le multi-ethnisme et le multi-confessionnalisme va nous mener au chaos et que nous en serons les premiĂšres victimes. Les Français sont restĂ©s 130 azazell RĂ©ponse: t'as de la chance je les eu en dm. Explications: Les combattants français sont appelĂ©s les Citoyens. c'est l'amour de leur patrie qui les soutient Dansune ambiance toujours aussi solidaire et fraternelle, les adhĂ©rents et sympathisants des Anciens combattants du front (ACDF) se sont retrouvĂ©s en assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale Ă  la salle de l Je me suis toujours demandĂ© comment les français peuvent continuer Ă  chanter, comme chant National, un chant de guerre, avec des paroles belliqueuses, sanguinaires et racistes. En regardant Ă  la tĂ©lĂ© des petits enfants obligĂ©s d'apprendre ces paroles Ă©pouvantables, j'ai Ă©tĂ© profondĂ©ment peinĂ©, et j'ai dĂ©cidĂ© d'essayer de faire une autre version de La Marseillaise. Le Depuis2014, les noms des soldats allemands sont gravĂ©s au mĂȘme titre que les soldats français. 16 h 22.- Emmanuel Macron se recueille sur la plaque Mitterrand-Kohl Site De Rencontre Gratuit Avec Chat Gratuit. Le CICR entretient un dialogue avec les porteurs d'armes et les groupes d'influence afin que les rĂšgles du droit international humanitaires soient connues et comprises. Didier Revol/CICRMĂȘme la guerre a des rĂšgles. Qu'est-ce que cela veut dire ?Cela veut dire qu'on ne peut pas attaquer des civils ; qu'on doit limiter autant que possible les effets des opĂ©rations militaires sur les femmes et les enfants, ainsi que sur les autres catĂ©gories de civils ; qu'il faut traiter les dĂ©tenus humainement et ne pas torturer des droit international humanitaire, c'est quoi ?Le droit international humanitaire DIH est un ensemble de rĂšgles qui, pour des raisons humanitaires, vise Ă  attĂ©nuer les effets des conflits armĂ©s. Il protĂšge les personnes qui ne participent pas, ou ne participent plus, aux combats telles que les civils, le personnel mĂ©dical, les travailleurs humanitaires, les blessĂ©s, les malades, les soldats naufragĂ©s, les prisonniers de guerre ou les autres dĂ©tenus et restreint le choix des moyens et mĂ©thodes de guerre par exemple, l'utilisation de certaines armes. Le DIH est Ă©galement appelĂ© droit de la guerre » ou droit des conflits armĂ©s ».Le DIH est constituĂ© de traitĂ©s les principaux Ă©tant les Conventions de GenĂšve et leurs Protocoles additionnels et du droit international le DIH s'applique-t-il ?Le DIH s'applique uniquement aux situations de conflit armĂ©. Hormis quelques cas nĂ©cessitant une mise en Ɠuvre en temps de paix par exemple pour l'adoption d'une lĂ©gislation, l'enseignement ou la formation en matiĂšre de DIH, le DIH ne s'applique pas en dehors des conflits DIH prĂ©voit deux rĂ©gimes de protection l'un pour les conflits armĂ©s internationaux et l'autre pour les conflits armĂ©s non internationaux. Les premiers sont des conflits armĂ©s entre deux États ou plus. Les seconds opposent soit des forces armĂ©es gouvernementales Ă  un ou plusieurs groupes armĂ©s non Ă©tatiques, soit diffĂ©rents de ces groupes entre eux. Les rĂšgles qui s'appliquent dĂ©pendent de la qualification de la situation en tant que conflit armĂ© international ou non rĂšgles du DIH continuent de protĂ©ger les victimes des conflits armĂ©s mĂȘme aprĂšs la fin des hostilitĂ©s dĂ©tenus ou personnes portĂ©es disparues, par exemple.Qui est tenu de respecter le DIH ?Le DIH est universel toutes les parties engagĂ©es dans un conflit ont l'obligation de respecter le DIH, que ce soit les forces gouvernementales ou des groupes armĂ©s non Conventions de GenĂšve, qui constituent l'Ă©lĂ©ment central du DIH, ont Ă©tĂ© ratifiĂ©es par les 196 États de la planĂšte, ce qui en fait un ensemble de rĂšgles universel. Rares sont les traitĂ©s internationaux Ă  faire une telle unanimitĂ©. Elles sont complĂ©tĂ©es par les deux Protocoles additionnels de 1977, dont le premier rĂ©git les conflits armĂ©s internationaux et le second les conflits armĂ©s non internationaux, ainsi que par le troisiĂšme Protocole additionnel de 2005, qui porte crĂ©ation de l'emblĂšme du cristal rouge venant s'ajouter Ă  ceux de la croix rouge et du croissant rouge. Aujourd'hui, le Protocole additionnel I compte 174 États parties, tandis que le Protocole additionnel II et le Protocole additionnel III en ont 169 et 79, cĂŽtĂ©s des traitĂ©s, le droit coutumier permet de combler les lacunes pouvant apparaĂźtre lorsque les traitĂ©s ne sont pas applicables ou lorsque le droit conventionnel est moins Ă©laborĂ©, comme dans le cas des conflits armĂ©s non internationaux. Les rĂšgles coutumiĂšres ont force contraignante pour toutes les parties Ă  un conflit sont les prisonniers de guerre ?En bref, les prisonniers de guerre sont les combattants qui sont tombĂ©s au pouvoir de l'ennemi lors d'un conflit armĂ© international. Les combattants peuvent ĂȘtre des membres des forces armĂ©es rĂ©guliĂšres, ainsi que des milices, des volontaires ou d'autres groupes de ce type s'ils appartiennent Ă  une partie au conflit et remplissent certaines conditions. Un petit nombre de non-combattants – mĂ©decins, journalistes, fournisseurs et membres d'Ă©quipage civils, ont Ă©galement droit au statut de prisonnier de guerre lorsqu'ils sont affiliĂ©s aux forces armĂ©es ou ont une permission spĂ©ciale pour les accompagner. Les civils qui prennent spontanĂ©ment les armes lors d'une levĂ©e en masse peuvent Ă©galement ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des prisonniers de guerre. Le statut de prisonnier de guerre est rĂ©gi par la troisiĂšme Convention de GenĂšve et le Protocole additionnel quel type de traitement les prisonniers de guerre ont-ils droit ?Pendant toute la durĂ©e de leur internement, les prisonniers de guerre doivent ĂȘtre traitĂ©s humainement en toutes circonstances. Le DIH les protĂšge contre tout acte de violence ou d'intimidation, contre les insultes et la curiositĂ© publique. Le DIH dĂ©finit aussi les conditions minimales d'internement des prisonniers de guerre, notamment en ce qui concerne le logement, l'alimentation, l'habillement, l'hygiĂšne et les soins prisonniers de guerre ne peuvent pas ĂȘtre poursuivis pour avoir pris part directement aux hostilitĂ©s, mais ils peuvent ĂȘtre poursuivis pour d'Ă©ventuels crimes de guerre. Leur internement n'est pas une forme de sanction, mais vise seulement Ă  les empĂȘcher de continuer Ă  participer au conflit. Les prisonniers de guerre doivent ĂȘtre libĂ©rĂ©s et rapatriĂ©s sans dĂ©lai dĂšs la fin des hostilitĂ©s les conflits armĂ©s internationaux, le CICR a le droit de visiter les prisonniers de guerre afin de s'assurer que leur traitement et les conditions de leur dĂ©tention sont conformes au est-il des civils privĂ©s de libertĂ© ? Le DIH les protĂšge-t-il ?Durant un conflit armĂ©, des civils peuvent aussi ĂȘtre privĂ©s de leur libertĂ©. Le DIH n'autorise l'internement de civils protĂ©gĂ©s que s'il est absolument nĂ©cessaire pour la sĂ©curitĂ© de la partie qui les dĂ©tient. L'internement ne peut jamais ĂȘtre utilisĂ© comme une forme de punition. De ce fait, les internĂ©s doivent ĂȘtre remis en libertĂ© dĂšs que les raisons motivant leur internement cessent d' personnes doivent ĂȘtre informĂ©es des raisons de leur internement et doivent pouvoir contester la dĂ©cision de les interner. Le DIH dĂ©finit Ă©galement des normes minimales touchant les conditions de dĂ©tention, sur des questions telles que le logement, l'alimentation, l'habillement, l'hygiĂšne et les soins mĂ©dicaux. Les personnes civiles internĂ©es ont le droit d'Ă©changer des nouvelles avec leur internĂ©s civils doivent ĂȘtre traitĂ©s avec humanitĂ© en toutes circonstances. Le DIH les protĂšge contre tout acte de violence ou d'intimidation, contre les insultes et la curiositĂ© publique. Ils ont droit au respect de leur vie, de leur dignitĂ©, de leurs droits personnels et de leurs convictions politiques, religieuses et les conflits armĂ©s internationaux, le CICR a le droit de visiter les civils internĂ©s afin de s'assurer que leur traitement et les conditions de leur dĂ©tention sont conformes au protection le DIH offre-t-il aux blessĂ©s, aux malades et aux naufragĂ©s ?Les blessĂ©s et les malades s'entendent des personnes, militaires ou civiles, qui, en temps de conflit armĂ©, ont besoin de soins mĂ©dicaux et ne prennent pas part aux hostilitĂ©s. Tous les blessĂ©s, malades ou naufragĂ©s, quelle que soit la partie Ă  laquelle ils appartiennent, doivent ĂȘtre respectĂ©s et blessĂ©s et les malades doivent ĂȘtre respectĂ©s et protĂ©gĂ©s en toutes circonstances. Cela signifie qu'ils ne doivent pas ĂȘtre attaquĂ©s, tuĂ©s ou maltraitĂ©s, et que les parties doivent prendre des mesures pour leur porter secours et les protĂ©ger. Les parties au conflit doivent prendre toutes les mesures possibles pour rechercher et recueillir les blessĂ©s et les malades. L'idĂ©e gĂ©nĂ©rale est que les parties au conflit doivent Ă©galement prodiguer les meilleurs soins dans les meilleurs dĂ©lais possibles. Seules des raisons mĂ©dicales peuvent justifier d'Ă©tablir des prioritĂ©s de les conflits armĂ©s internationaux, le traitement des blessĂ©s, des malades et des naufragĂ©s est largement dĂ©fini dans les premiĂšre, deuxiĂšme et quatriĂšme Conventions de GenĂšve, le Protocole additionnel I ainsi que dans les rĂšgles coutumiĂšres. Pour ce qui est des conflits armĂ©s non internationaux, il faut se rĂ©fĂ©rer Ă  l'article 3 commun, au Protocole additionnel II et aux rĂšgles doivent faire les parties Ă  un conflit armĂ© Ă  l'Ă©gard des personnes portĂ©es disparues ? Et Ă  l'Ă©gard des morts ?Selon le DIH, les parties Ă  un conflit armĂ© doivent prĂ©venir les disparitions et empĂȘcher que des personnes soient sĂ©parĂ©es de leurs proches. Si des personnes sont portĂ©es disparues, les parties au conflit doivent s'efforcer de faire la lumiĂšre sur leur sort et communiquer avec les communication est essentielle pour prĂ©venir les disparitions et Ă©viter que des personnes soient sĂ©parĂ©es de leur famille. Aussi le DIH exige-t-il des parties Ă  un conflit armĂ© qu'elles enregistrent les personnes privĂ©es de libertĂ© et leur permettent de correspondre avec leur famille. Elles doivent Ă©galement enregistrer toutes les informations disponibles concernant les morts et veiller Ă  ce que la gestion des restes humains se fasse dans la dignitĂ©. Durant les conflits armĂ©s internationaux, les parties doivent aussi faire appel Ă  leurs Bureaux nationaux de renseignements pour collecter des informations sur toutes les personnes protĂ©gĂ©es, mortes ou en vie, qui se trouvent en leur pouvoir, et transmettre ces informations Ă  l'Agence centrale de parties Ă  un conflit armĂ© doivent prendre toutes les mesures possibles pour rendre compte des personnes portĂ©es disparues, des personnes sĂ©parĂ©es de leurs familles et des personnes dĂ©cĂ©dĂ©es, fournir les informations dont elles disposent aux membres de leurs familles et faciliter le rĂ©tablissement des liens familiaux. Elles doivent notamment rechercher, rĂ©cupĂ©rer et Ă©vacuer les morts et faciliter la restitution des restes humains aux familles qui en font la obligations imposĂ©es par le DIH concernant les personnes disparues subsistent mĂȘme aprĂšs la fin du se passe-t-il en cas d'occupation ? Quelles protections s'appliquent-elles ?Selon le DIH, l'occupation est une forme de conflit armĂ© international. Il y a occupation lorsque le territoire d'un État est effectivement placĂ© sous l'autoritĂ© d'une armĂ©e hostile. L'occupation ne s'Ă©tend qu'aux territoires oĂč cette autoritĂ© est Ă©tablie et en mesure de s'exercer. Lorsqu'un État consent Ă  la prĂ©sence de troupes Ă©trangĂšres, il n'y a pas d' plus des protections gĂ©nĂ©rales accordĂ©es Ă  la population civile, les civils vivant dans un territoire occupĂ© ont droit Ă  une protection spĂ©cifique visant Ă  prĂ©venir les abus qui pourraient ĂȘtre commis par la puissance occupante. Ces protections sont dĂ©finies Ă  la Section III de la IVe Convention de GenĂšve et dans le RĂšglement de La Haye de 1907, ainsi que dans les rĂšgles du droit maniĂšre gĂ©nĂ©rale, le droit de l'occupation cherche Ă  trouver un Ă©quilibre entre les besoins de la puissance occupante en termes de sĂ©curitĂ© d'une part, et les intĂ©rĂȘts de la puissance Ă©vincĂ©e et de la population locale de l'autre. Parmi ses responsabilitĂ©s, la puissance occupante doit notamment veiller Ă  assurer la gestion des biens publics, le fonctionnement des Ă©tablissements scolaires, l'existence et l'administration des services mĂ©dicaux, en autorisant si nĂ©cessaire la conduite d'opĂ©rations de secours et en permettant aux organisations humanitaires impartiales, telles que le CICR, de mener leurs activitĂ©s. En retour, la puissance occupante bĂ©nĂ©ficie Ă©galement de certains droits, qui peuvent prendre la forme de mesures de contraintes imposĂ©es Ă  la population locale si les circonstances l' dit le DIH Ă  propos des rĂ©fugiĂ©s et des personnes dĂ©placĂ©es Ă  l'intĂ©rieur de leur pays ?Les rĂ©fugiĂ©s sont des personnes qui ont franchi une frontiĂšre internationale parce qu'elles craignaient avec raison d'ĂȘtre persĂ©cutĂ©es dans leur pays d'origine. Il y a beaucoup de raisons diffĂ©rentes qui poussent les gens Ă  fuir et font d'eux des rĂ©fugiĂ©s, certaines pouvant ĂȘtre liĂ©es Ă  un conflit armĂ©. Le DIH protĂšge les rĂ©fugiĂ©s en particulier lorsqu'ils se trouvent sur un territoire en proie Ă  un conflit armĂ©. Outre les protections gĂ©nĂ©rales accordĂ©es Ă  la population civile, les rĂ©fugiĂ©s ont droit Ă  certaines protections spĂ©cifiques dans les conflits armĂ©s personnes dĂ©placĂ©es Ă  l'intĂ©rieur de leur propre pays n'ont pas franchi de frontiĂšre internationale, mais ont dĂ» elles aussi s'enfuir de chez elles. Les dĂ©placĂ©s internes bĂ©nĂ©ficient des protections gĂ©nĂ©rales accordĂ©es Ă  tous les civils. En outre, des rĂšgles spĂ©cifiques du DIH exigent qu'en cas de dĂ©placement, toutes les mesures possibles soient prises pour les accueillir dans des conditions satisfaisantes de logement, d'hygiĂšne, de salubritĂ©, de sĂ©curitĂ© et d'alimentation et pour que les membres d'une mĂȘme famille ne soient pas sĂ©parĂ©s les uns des sont dĂ»ment respectĂ©es, les rĂšgles du DIH peuvent Ă©galement contribuer Ă  prĂ©venir les dĂ©placements, par exemple en interdisant d'affamer la population civile et de dĂ©truire les objets indispensables Ă  sa survie. Le DIH interdit les dĂ©placements forcĂ©s, sauf si la sĂ©curitĂ© des civils ou des raisons militaires impĂ©ratives l'exigent..Comment le DIH protĂšge-t-il les femmes ?Dans les conflits armĂ©s, les femmes peuvent ĂȘtre des victimes, des combattantes, des spectatrices aussi bien que des actrices d'influence. Elles bĂ©nĂ©ficient des protections gĂ©nĂ©rales accordĂ©es Ă  la population civile ou aux combattants, en fonction de leur statut. Le DIH interdit toute discrimination fondĂ©e sur le sexe ou le femmes sont Ă©galement exposĂ©es Ă  des risques en raison des contraintes qui leur sont imposĂ©es, et sont touchĂ©es de maniĂšre disproportionnĂ©e par certains types de violence, dont les violences sexuelles. Le DIH prend ces risques en compte, notamment en prohibant le viol, la prostitution forcĂ©e ou toute forme d'attentat Ă  la pudeur contre toute personne. Violer ces interdits peut constituer un crime de DIH prĂ©voit en outre un rĂ©gime spĂ©cial pour les prisonniers de guerre et les internĂ©s civils de sexe fĂ©minin, ainsi que pour les femmes enceintes. Leurs besoins spĂ©cifiques en termes de protection, de santĂ© et d'assistance doivent ĂȘtre respectĂ©s. Par exemple, les femmes, les hommes, les garçons et les filles d'Ăąges et de milieux diffĂ©rents peuvent avoir des besoins mĂ©dicaux diffĂ©rents et ĂȘtre exposĂ©s Ă  des risques diffĂ©rents empĂȘchant une Ă©galitĂ© de traitement. Il est important de prendre en compte les points de vue des femmes et des hommes d'Ăąges et d'horizons le DIH protĂšge-t-il les enfants ?Les enfants sont particuliĂšrement vulnĂ©rables dans les conflits armĂ©s. Leurs besoins dĂ©pendent Ă©galement de facteurs tels que le sexe, le statut socioĂ©conomique et le plus de la protection gĂ©nĂ©rale que le DIH leur accorde en tant que civils, les enfants bĂ©nĂ©ficient Ă©galement de protections spĂ©ciales. Ils doivent ainsi jouir d'un accĂšs Ă  la nourriture et Ă  des soins de santĂ© adaptĂ©s Ă  leur Ăąge, et des mesures doivent ĂȘtre prises pour faciliter leur accĂšs continu Ă  l' DIH interdit Ă©galement le recrutement d'enfants dans les forces armĂ©es ou les groupes armĂ©s, et les parties ne doivent pas les autoriser Ă  prendre part aux hostilitĂ©s. L'Ăąge de l'enrĂŽlement volontaire et obligatoire lĂ©gal dĂ©pend des traitĂ©s auxquels un État est partie. La plupart des États sont ainsi parties au Protocole facultatif se rapportant Ă  la Convention relative aux droits de l'enfant, concernant l'implication d'enfants dans les conflits armĂ©s, qui fixe Ă  18 ans l'Ăąge du recrutement obligatoire et de la participation directe aux hostilitĂ©s. Cet instrument donne Ă©galement le droit aux enfants recrutĂ©s illĂ©galement de bĂ©nĂ©ficier d'une assistance pour leur rĂ©tablissement physique et psychologique et leur rĂ©insertion États ont souscrit aux Engagements et Principes de Paris relatifs aux enfants associĂ©s aux forces armĂ©es et aux groupes armĂ©s, qui fournissent des orientations supplĂ©mentaires sur le traitement et la rĂ©insertion des enfants recrutĂ©s DIH protĂšge-t-il les personnes handicapĂ©es ?Oui. Bien entendu, lorsqu'elles sont des civils ou des personnes hors de combat, les personnes handicapĂ©es bĂ©nĂ©ficient de toutes les protections gĂ©nĂ©rales prĂ©vues par le DIH. En outre, dĂšs 1949, les rĂ©dacteurs des Conventions de GenĂšve ont reconnu que les personnes handicapĂ©es avaient besoin d'une protection spĂ©cifique pendant les conflits armĂ©s. En vertu du DIH, les parties aux conflits armĂ©s doivent accorder un respect et une protection particuliers aux personnes handicapĂ©es, notamment s'agissant des rĂšgles en matiĂšre d'internement, ainsi que pour l'Ă©vacuation des zones assiĂ©gĂ©es ou conception contemporaine du DIH et des droits des personnes handicapĂ©es met en Ă©vidence les besoins et les obstacles particuliers auxquels ces personnes peuvent ĂȘtre confrontĂ©es, ainsi que les risques spĂ©cifiques auxquels elles sont exposĂ©es en cas de conflit armĂ©. Lesdits obstacles et risques devraient Ă©galement ĂȘtre pris en compte dans l'interprĂ©tation des rĂšgles du DIH relatives Ă  la conduite Ă  tenir envers les civils, notamment l'obligation de prendre les prĂ©cautions pratiquement DIH contient-il des rĂšgles sur la torture ?Oui. Les actes de torture et autres formes de mauvais traitements sont formellement interdits, partout et en tout temps. Le DIH et le droit international des droits de l'homme DIDH se complĂštent pour offrir un ensemble de rĂšgles dĂ©taillĂ©es pour la prĂ©vention et la rĂ©pression des actes de torture et autres formes de mauvais traitements. Les États s'entendent sur le fait qu'il n'existe aucune excuse justifiant le recours Ă  la torture. Les souffrances qu'engendre sa pratique peuvent causer des troubles profonds et parfois irrĂ©versibles chez les personnes qui en sont sont les grands principes qui gouvernent la conduite des hostilitĂ©s ?Les rĂšgles du DIH sur la conduite des hostilitĂ©s visent Ă  trouver un Ă©quilibre entre nĂ©cessitĂ© militaire et humanitĂ©, en cherchant principalement Ă  protĂ©ger les civils des attaques et des effets des principe de distinctionLes parties Ă  un conflit armĂ© doivent en tout temps faire la distinction entre la population civile et les combattants ainsi qu'entre les biens de caractĂšre civil et les objectifs militaires et, par consĂ©quent, ne diriger leurs opĂ©rations que contre des objectifs militaires ». Le DIH interdit les attaques dirigĂ©es contre des civils, ainsi que les attaques indiscriminĂ©es, Ă  savoir celles qui frappent sans distinction des objectifs militaires et des civils ou des biens de caractĂšre principe de proportionnalitĂ©Le DIH interdit les attaques dont on peut attendre qu'elles causent incidemment des dommages dans la population civile qui seraient excessifs par rapport Ă  l'avantage militaire concret et direct attendu. Dans la conduite des hostilitĂ©s, il est souvent inĂ©vitable de causer des dommages accidentels aux civils et aux biens de caractĂšre civil. Toutefois, le DIH limite l'Ă©tendue des dommages collatĂ©raux admissibles en prĂ©cisant comment la nĂ©cessitĂ© militaire et les considĂ©rations d'humanitĂ© doivent ĂȘtre mises en balance dans de telles principe de prĂ©cautionLes opĂ©rations militaires doivent ĂȘtre conduites en veillant constamment Ă  Ă©pargner la population civile, les personnes civiles et les biens de caractĂšre civil. Toutes les prĂ©cautions possibles doivent ĂȘtre prises en vue d'Ă©viter et, en tout cas, de rĂ©duire au minimum les pertes en vies humaines dans la population civile, les blessures aux personnes civiles et les dommages aux biens de caractĂšre civil qui pourraient ĂȘtre causĂ©s incidemment. Étant donnĂ© le risque important de prĂ©judices causĂ©s aux civils chaque fois que l'armĂ©e lance une attaque, le DIH impose des obligations dĂ©taillĂ©es Ă  ceux qui planifient, dĂ©cident ou exĂ©cutent les attaques. Il exige aussi que les parties Ă  un conflit protĂšgent les civils et les biens de caractĂšre civil sous leur contrĂŽle contre les effets des spĂ©cialePlusieurs types de personnes et de biens bĂ©nĂ©ficient d'une protection expresse supplĂ©mentaire. Par exemple, des prĂ©cautions particuliĂšres doivent ĂȘtre prises afin d'Ă©viter la libĂ©ration de forces dangereuses et les pertes sĂ©vĂšres qui en rĂ©sulteraient dans la population civile si les barrages, les digues, les centrales nuclĂ©aires et les autres installations situĂ©es Ă  proximitĂ© Ă©taient attaquĂ©s. Des restrictions encore plus strictes sont imposĂ©es lorsque le premier Protocole additionnel de 1977 s' protection spĂ©cifique est Ă©galement accordĂ©e au personnel mĂ©dical et aux structures de santĂ©, au personnel et aux activitĂ©s humanitaires, Ă  l'environnement, aux biens indispensables Ă  la survie de la population civile et aux biens culturels..Les civils qui prennent les armes perdent-ils leur protection contre les attaques directes en vertu du DIH ?Cela DIH dĂ©finit les civils comme toutes les personnes qui ne sont ni des membres des forces armĂ©es Ă©tatiques, ni des membres d'un groupe armĂ© organisĂ© ayant une fonction permanente de combat, ni des participants Ă  une levĂ©e en personnes civiles sont protĂ©gĂ©es contre les attaques directes, sauf si elles participent directement aux hostilitĂ©s et pendant la durĂ©e de cette participation. Les parties Ă  un conflit armĂ© doivent prendre toutes les prĂ©cautions possibles pour dĂ©terminer si une personne est un civil et, si tel est le cas, si elle participe directement aux hostilitĂ©s. En cas de doute, la personne en question doit ĂȘtre prĂ©sumĂ©e ĂȘtre un civil et protĂ©gĂ©e contre les attaques protĂ©ger la population civile, les combattants – et toute personne participant directement aux hostilitĂ©s – doivent se distinguer des civils dans toutes les opĂ©rations militaires en arborant des signes reconnaissables et en portant ouvertement les CICR a publiĂ© un Guide interprĂ©tatif qui offre des recommandations en vue de l'interprĂ©tation des dispositions du DIH relatives Ă  la notion de participation directe aux parties Ă  un conflit peuvent-elles utiliser n'importe quel type d'armement pour attaquer ou se dĂ©fendre ?Non, elles ne le peuvent le dĂ©but, le DIH a tentĂ© de limiter les effets des conflits armĂ©s. À cette fin, le DIH impose des limites au choix des armes, des moyens et des mĂ©thodes de guerre en Ă©dictant des rĂšgles gĂ©nĂ©rales et des rĂšgles spĂ©cifiques limitant ou interdisant l'utilisation de certaines armes qui causent des dommages rĂšgles gĂ©nĂ©rales qui restreignent le choix des armes, des moyens et des mĂ©thodes de guerre comprennent l'interdiction des armes de nature Ă  frapper sans discrimination, ainsi que les principes et rĂšgles gouvernant la conduite des hostilitĂ©s, qui protĂšgent essentiellement les civils, et l'interdiction des armes de nature Ă  causer des maux superflus, qui protĂšge Ă©galement les les annĂ©es 1860, les États ont convenu d'interdire ou de limiter l'emploi de certaines armes en raison de leur coĂ»t humain, potentiel ou rĂ©el. Ont notamment Ă©tĂ© prohibĂ©s les balles explosives ou expansives 1868, les balles qui s'Ă©panouissent ou s'aplatissent facilement dans le corps humain 1899, les poisons et gaz asphyxiants 1925, les armes biologiques 1972, les armes chimiques 1993, les Ă©clats non localisables 1980, les armes Ă  laser aveuglantes 1995, les mines antipersonnel 1997, les armes Ă  sous-munitions 2008, les armes nuclĂ©aires 2017. Ont Ă©galement Ă©tĂ© imposĂ©es des limitations concernant l'utilisation des armes incendiaires 1980, des mines terrestres antipersonnel et antivĂ©hicule, des piĂšges et autres dispositifs 1980 et 1996, ainsi que des obligations relatives aux restes explosifs de guerre 2003. Bon nombre de ces armes sont aujourd'hui Ă©galement interdites en vertu du droit les armes, mĂȘme celles qui ne sont pas expressĂ©ment rĂ©glementĂ©es, doivent respecter les rĂšgles gĂ©nĂ©rales du DIH concernant la conduite des hostilitĂ©s. Dans la mise au point ou l'acquisition d'une nouvelle arme, les États ont l'obligation de procĂ©der Ă  un examen juridique pour dĂ©terminer si l'emploi en serait interdit, dans certaines circonstances ou en toutes circonstances, par le droit et surtout, il faut se demander si l'utilisation d'armes, de moyens ou de mĂ©thodes de guerre est conforme aux principes de l'humanitĂ© et aux exigences de la conscience le CICR demande-t-il aux parties aux conflits d'Ă©viter l'emploi d'armes explosives Ă  large rayon d'impact en milieu urbain ?Les armes explosives Ă  large rayon d'impact bombes et missiles de gros calibre, systĂšmes d'artillerie et mortiers non guidĂ©s, lance-roquettes multitubes, par exemple, lorsqu'elles sont utilisĂ©es dans des zones urbaines ou d'autres zones habitĂ©es, ont de graves consĂ©quences humanitaires, mĂȘme lorsqu'elles sont dirigĂ©es contre des objectifs militaires. Ne sont pas seulement en cause les effets directs de cette utilisation dĂ©cĂšs et blessĂ©s parmi les civils, destruction de biens de caractĂšre civil, mais aussi les retombĂ©es indirectes perturbation des services essentiels causĂ©e par l'endommagement ou la destruction d'infrastructures essentielles, par exemple.Compte tenu de leur puissance explosive ou de leur manque de prĂ©cision, et de la probabilitĂ© que leurs effets s'Ă©tendent bien au-delĂ  de la cible, il est trĂšs dĂ©licat d'utiliser de telles armes dans des zones habitĂ©es dans le respect du DIH. Les armes explosives Ă  large rayon d'impact sont inadaptĂ©es Ă  un emploi dans les zones 2011, le CICR appelle les États et toutes les parties Ă  des conflits armĂ©s Ă  Ă©viter d'utiliser ces armes explosives lourdes dans les zones urbaines et autres zones habitĂ©es, compte tenu de la forte probabilitĂ© qu'elles aient des effets indiscriminĂ©s et malgrĂ© l'absence de toute interdiction juridique expresse portant sur certains types d'armes spĂ©cifiques. Cet appel a Ă©galement Ă©tĂ© lancĂ© par le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge dans son ensemble, le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des Nations Unies et plusieurs États et organisations internationales et de la sociĂ©tĂ© d'autres termes, il ne faudrait pas utiliser des armes explosives Ă  large rayon d'impact dans des zones peuplĂ©es, Ă  moins de prendre des mesures suffisantes pour limiter l'Ă©tendue de leurs effets et les risques de dommages qui en dĂ©coulent pour les civils. Ces mesures, sous forme d'orientations et de bonnes pratiques, devraient ĂȘtre mises en place bien avant les opĂ©rations militaires et systĂ©matiquement appliquĂ©es lorsque les hostilitĂ©s sont menĂ©es dans des zones en savoir plus, regardez notre vidĂ©o et les rapports publiĂ©s est-il des transferts d'armes aux parties Ă  un conflit armĂ© ?La disponibilitĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e et les transferts d'armes et de munitions insuffisamment rĂ©glementĂ©s ou contrĂŽlĂ©s ont un lourd coĂ»t humain. Cette situation facilite les violations du DIH, entrave l'acheminement de l'aide humanitaire, contribue Ă  prolonger la durĂ©e des conflits armĂ©s et Ă  maintenir des niveaux Ă©levĂ©s d'insĂ©curitĂ© et de violence mĂȘme aprĂšs leur États doivent s'abstenir de transfĂ©rer des armes s'il existe un risque manifeste que celles-ci soient utilisĂ©es pour violer le États qui fournissent des armes Ă  une partie Ă  un conflit armĂ© doivent faire tout ce qui est raisonnablement en leur pouvoir pour s'assurer que le destinataire des armes respecte le DIH, par exemple en prenant des mesures d'attĂ©nuation des risques, en assortissant les livraisons d'armes de conditions ou en les suspendant, ou encore en annulant les livraisons outre, les États parties au TraitĂ© sur le commerce des armes doivent Ă©valuer, avant d'autoriser une exportation, si le destinataire est susceptible d'utiliser les armes, les munitions ou les piĂšces et composants fournis pour commettre ou faciliter une violation grave du DIH ou du droit des droits de l'homme. S'il existe un risque prĂ©pondĂ©rant que cela se produise, l'exportation ne doit pas ĂȘtre le DIH, un État ne devient pas partie Ă  un conflit armĂ© au seul motif qu'il fournit des armes ou des Ă©quipements militaires Ă  un un Ă©tablissement hospitalier ou scolaire est utilisĂ© par des forces armĂ©es comme base pour lancer des attaques ou entreposer des armes, cela en fait-il un objectif militaire lĂ©gitime ?Le droit de la guerre interdit les attaques directes contre des biens civils comme les Ă©coles. Il interdit Ă©galement les attaques directes contre les hĂŽpitaux et le personnel mĂ©dical, qui sont expressĂ©ment protĂ©gĂ©s par le DIH. Cela dit, un Ă©tablissement hospitalier ou scolaire peut devenir une cible militaire lĂ©gitime s'il contribue Ă  des opĂ©rations militaires spĂ©cifiques de l'ennemi et si sa destruction offre un avantage militaire certain Ă  l'attaquant. En cas de doute, ces Ă©tablissements ne peuvent ĂȘtre hĂŽpitaux ne perdent leur protection que dans certaines circonstances – par exemple si un hĂŽpital est utilisĂ© comme base pour lancer une attaque, comme dĂ©pĂŽt d'armes ou pour cacher des soldats/combattants en bonne santĂ©. Il y a aussi des conditions prĂ©alables. Pour qu'une partie Ă  un conflit puisse rĂ©pondre Ă  ces actes par une attaque, elle doit d'abord donner un avertissement, assorti d'un dĂ©lai, et l'autre partie doit avoir ignorĂ© cet États ont souscrit Ă  la DĂ©claration et aux lignes directrices sur la sĂ©curitĂ© dans les Ă©coles, qui visent Ă  rĂ©duire l'utilisation des Ă©coles Ă  des fins devrait-on s'inquiĂ©ter des attaques contre les biens culturels dans les conflits armĂ©s ?Les monuments historiques, les Ɠuvres d'art et les sites archĂ©ologiques – dĂ©signĂ©s sous le nom de biens culturels – sont protĂ©gĂ©s par le DIH. Les attaques perpĂ©trĂ©es contre les biens culturels vont bien au-delĂ  de la destruction de constructions matĂ©rielles. Elles constituent des attaques contre notre histoire, notre dignitĂ© et notre droit de la guerre impose aux parties Ă  un conflit armĂ© de protĂ©ger et de respecter les biens culturels. Selon le DIH, attaquer des biens culturels ou utiliser ces biens Ă  des fins militaires est interdit, sauf en cas de nĂ©cessitĂ© militaire impĂ©rative. Par ailleurs, les parties Ă  un conflit ne peuvent saisir, dĂ©truire ou dĂ©libĂ©rĂ©ment endommager des biens culturels, et elles doivent faire cesser les vols et les pillages de biens culturels, ainsi que tout acte de vandalisme Ă  l'Ă©gard desdits DIH protĂšge-t-il l'environnement des effets des opĂ©rations militaires ?Oui. L'environnement naturel est de caractĂšre civil. Par consĂ©quent, toute partie de l'environnement naturel qui n'est pas un objectif militaire est protĂ©gĂ©e en vertu des principes gĂ©nĂ©raux et des rĂšgles sur la conduite des hostilitĂ©s qui protĂšgent les biens civils. Cela signifie qu'il est interdit aux parties de lancer une attaque contre un objectif militaire dont on peut attendre qu'elle cause des dommages excessifs Ă  l'environnement. Dans la conduite des opĂ©rations militaires, toutes les prĂ©cautions pratiquement possibles doivent ĂȘtre prises en vue d'Ă©viter et, en tout cas, de rĂ©duire au minimum, les dommages qui pourraient ĂȘtre causĂ©s incidemment Ă  l'environnement. L'absence de certitude scientifique quant aux effets sur l'environnement de certaines opĂ©rations militaires n'exonĂšre pas une partie au conflit de son devoir de prendre de telles outre, le DIH accorde Ă  l'environnement naturel des protections spĂ©cifiques dans certaines circonstances. Il s'agit notamment de tenir dĂ»ment compte de la protection et de la prĂ©servation de l'environnement naturel dans le choix des moyens et des mĂ©thodes de guerre, et d'interdire l'usage de mĂ©thodes ou de moyens de guerre qui sont conçus pour causer, ou dont on peut attendre qu'ils causent, des dommages Ă©tendus, durables et graves Ă  l'environnement naturel. Violer cette interdiction peut constituer un crime de destruction de l'environnement naturel ne peut ĂȘtre employĂ©e comme une en savoir plus, voir la publication du CICR intitulĂ©e Guidelines on the Protection of the Natural Environment in Armed Conflict Lignes directrices sur la protection de l'environnement naturel dans les conflits armĂ©s, en anglais. Quelles rĂšgles s'appliquent-elles aux siĂšges ?Les siĂšges ont souvent de graves consĂ©quences pour un grand nombre de civils. Le DIH prĂ©voit des rĂšgles importantes en vue de protĂ©ger la population est essentiel que les civils soient autorisĂ©s Ă  Ă©vacuer une zone assiĂ©gĂ©e. Ni la force assiĂ©geante ni la force assiĂ©gĂ©e ne peuvent les forcer Ă  rester contre leur grĂ©. Les siĂšges doivent ĂȘtre dirigĂ©s exclusivement contre des forces armĂ©es ennemies et attaquer ou abattre des civils qui s'Ă©chappent d'une zone assiĂ©gĂ©e est formellement ailleurs, les parties doivent se conformer Ă  toutes les rĂšgles rĂ©gissant la conduite des faut veiller constamment Ă  Ă©pargner les civils lorsqu'une ville est assiĂ©gĂ©e ou que des objectifs militaires sont attaquĂ©s dans la zone assiĂ©gĂ©e. Toutes les prĂ©cautions possibles doivent ĂȘtre prises en vue d'Ă©viter et, en tout cas, de rĂ©duire au minimum les pertes en vies humaines dans la population civile, les blessures aux personnes civiles et les dommages aux biens de caractĂšre civil qui pourraient ĂȘtre causĂ©s incidemment. Le DIH interdit Ă©galement d'utiliser la famine comme mĂ©thode de guerre contre la population le mĂȘme temps, bien que des Ă©vacuations temporaires puissent ĂȘtre nĂ©cessaires, et mĂȘme lĂ©galement requises, les siĂšges ne doivent pas ĂȘtre utilisĂ©s pour contraindre les civils Ă  quitter dĂ©finitivement une zone. Si des civils sont dĂ©placĂ©s parce qu'ils s'Ă©chappent ou sont Ă©vacuĂ©s d'une zone assiĂ©gĂ©e, toutes les mesures possibles doivent ĂȘtre prises pour s'assurer que ces personnes disposent d'un abri adĂ©quat, ont accĂšs Ă  une nourriture suffisante, Ă  des installations d'hygiĂšne et Ă  des soins de santĂ©, qu'elles sont protĂ©gĂ©es y compris contre la violence sexuelle et sexiste et que les membres d'une mĂȘme famille ne sont pas en savoir plus, voir notre Rapport 2019 sur le droit international humanitaire et les dĂ©fis posĂ©s par les conflits armĂ©s contemporains, pages 23 Ă  cyberguerre est-elle soumise Ă  des rĂšgles ?Oui. Les cyberopĂ©rations menĂ©es pendant un conflit armĂ© sont soumises aux rĂšgles et aux principes Ă©tablis du DIH – elles ne s'inscrivent pas dans un vide juridique » ou une zone grise ».La prĂ©occupation du CICR est que les cyberopĂ©rations militaires, qui font dĂ©sormais partie des conflits armĂ©s contemporains, peuvent perturber le fonctionnement des infrastructures essentielles, les interventions d'urgence et l'action humanitaire, ainsi que d'autres services indispensables pour la population DIH limite les cyberopĂ©rations pendant les conflits armĂ©s, de mĂȘme qu'il limite l'emploi de tout autre type d'arme, de moyen et de mĂ©thode de guerre dans un conflit armĂ©, qu'il soit nouveau ou ancien. En particulier, les infrastructures civiles sont protĂ©gĂ©es contre les cyberattaques par les rĂšgles et principes existants du DIH, notamment les principes de distinction, de proportionnalitĂ© et de prĂ©caution dans l'attaque. De plus, l'utilisation, dans les conflits armĂ©s, de cyberoutils qui se diffusent et qui causent des dommages sans discrimination est DIH impose-t-il des limites aux opĂ©rations psychologiques ou d'information ?Les opĂ©rations psychologiques ou d'information font depuis longtemps partie des conflits armĂ©s. Toutefois, avec l'Ă©volution rapide des technologies de l'information et de la communication qui s'opĂšre actuellement, l'ampleur, la vitesse et la portĂ©e des opĂ©rations d'information ou des opĂ©rations psychologiques ont considĂ©rablement CICR est prĂ©occupĂ© par l'utilisation d'opĂ©rations psychologiques ou d'information pour semer la confusion ou causer du tort, pour rĂ©pandre la peur et la terreur parmi la population, ou pour inciter Ă  la DIH interdit certains types d'opĂ©rations psychologiques ou d'information pendant les conflits armĂ©s menaces de violence dont le but principal est de rĂ©pandre la terreur parmi la population civile, propagande tendant Ă  des engagements volontaires de personnes protĂ©gĂ©es dans des territoires occupĂ©s ou, plus gĂ©nĂ©ralement, encouragement Ă  commettre des violations du DIH. Les opĂ©rations d'information doivent Ă©galement satisfaire Ă  l'obligation de respecter et de protĂ©ger des catĂ©gories spĂ©cifiques d'acteurs tels que le personnel mĂ©dical et le personnel de secours sont les dangers associĂ©s aux armes autonomes ?Les armes autonomes sĂ©lectionnent des cibles et exercent la force contre elles sans intervention humaine. Il en rĂ©sulte que l'utilisateur ne choisit pas de maniĂšre spĂ©cifique l'objet humain ou matĂ©riel de la frappe. Compte tenu de la difficultĂ© Ă  prĂ©voir et Ă  limiter leurs effets, l'utilisation de ces armes pose des risques pour les civils, des dĂ©fis quant au respect du DIH et suscite des prĂ©occupations Ă©thiques fondamentales pour la CICR a exhortĂ© les États Ă  adopter de nouvelles rĂšgles juridiquement contraignantes interdisant les armes autonomes imprĂ©visibles et celles qui ciblent des ĂȘtres humains, et Ă  limiter strictement la mise au point et l'utilisation de tous les autres systĂšmes d'armes en savoir plus, voir la position du CICR sur les systĂšmes d'armes humanitaire aux populations qui ont besoin d'aide revĂȘt-il un caractĂšre inconditionnel ?Bien que les rĂšgles pertinentes varient lĂ©gĂšrement en fonction de la nature du conflit conflit armĂ© international sans occupation, occupation ou conflit armĂ© non international, on dira pour simplifier que le cadre formĂ© par le DIH rĂ©gissant l'accĂšs humanitaire est constituĂ© de quatre niveaux » il incombe Ă  chaque partie Ă  un conflit armĂ© de rĂ©pondre aux besoins essentiels de la population qui est sous son les organisations humanitaires impartiales ont le droit d'offrir leurs services pour des activitĂ©s humanitaires, en particulier lorsque les besoins essentiels de la population ne sont pas les activitĂ©s humanitaires impartiales menĂ©es en situation de conflit armĂ© sont gĂ©nĂ©ralement subordonnĂ©es au consentement des parties au conflit, lequel ne doit toutefois pas ĂȘtre refusĂ© de maniĂšre quatriĂšmement, une fois que des actions de secours humanitaires impartiales ont Ă©tĂ© convenues, les parties au conflit armĂ© et les États non parties au conflit doivent autoriser et faciliter le passage rapide et sans encombre des secours. Ils peuvent exercer un droit de contrĂŽle pour vĂ©rifier que l'aide acheminĂ©e est bien ce qu'elle prĂ©tend en savoir plus, voir la publication intitulĂ©e Questions/rĂ©ponses du CICR et lexique sur l'accĂšs est le point de vue du CICR sur les corridors et les pauses humanitaires ?Les corridors ou couloirs humanitaires » sont utilisĂ©s par le personnel humanitaire, par exemple pour acheminer des secours aux victimes d'hostilitĂ©s ou leur offrir un lieu de passage sĂ»r. Si le DIH est muet sur cette notion, les rĂšgles du DIH rĂ©gissant l'accĂšs et les activitĂ©s humanitaires mentionnĂ©es ci-dessus fournissent un cadre de rĂ©fĂ©rence. Par ailleurs, les parties sont tenues d'Ă©vacuer la population civile de la zone des combats, de rapatrier les blessĂ©s et les malades, de transfĂ©rer les morts et, sauf si leur protection l'exige ou en cas de nĂ©cessitĂ© militaire impĂ©rative, elles doivent permettre aux civils de quitter le initiative qui donne aux civils un peu de rĂ©pit face Ă  la violence et leur permet de rejoindre volontairement des zones plus sĂ»res est la bienvenue. Les corridors humanitaires doivent ĂȘtre bien planifiĂ©s, bien coordonnĂ©s et mis en Ɠuvre avec le consentement de toutes les parties au conflit. Par dĂ©finition, ils ont cependant une portĂ©e gĂ©ographique limitĂ©e et ne constituent donc pas une solution idĂ©ale. Les parties engagĂ©es dans les combats doivent s'assurer que toutes les mesures et prĂ©cautions nĂ©cessaires sont prises pour protĂ©ger les civils et pour que l'aide atteigne ceux qui en ont pause humanitaire est une suspension temporaire des hostilitĂ©s Ă  des fins purement humanitaires, convenue entre les parties au conflit. Elle est gĂ©nĂ©ralement prĂ©vue pour une pĂ©riode et une zone expressions pause humanitaire » et corridor humanitaire » ne sont pas des termes techniques consacrĂ©s par le DIH. Il existe nĂ©anmoins des rĂšgles importantes du DIH qui peuvent encadrer les discussions relatives aux pauses et aux corridors humanitaires. Les parties Ă  tous les conflits armĂ©s peuvent conclure des accords visant Ă  amĂ©liorer la situation des personnes touchĂ©es par le conflit et doivent ĂȘtre guidĂ©es par les rĂšgles relatives Ă  l'accĂšs dit le DIH au sujet de la sĂ©curitĂ© alimentaire ?L'insĂ©curitĂ© alimentaire aiguĂ« est une prĂ©occupation rĂ©currente dans les conflits. Le DIH comporte des rĂšgles importantes qui peuvent empĂȘcher une situation de se transformer en une crise alimentaire d'une extrĂȘme gravitĂ©. Ainsi, les parties au conflit ont l'obligation de rĂ©pondre aux besoins essentiels de la population qui est sous leur contrĂŽle. De plus, le DIH interdit expressĂ©ment d'utiliser la famine contre les civils comme mĂ©thode de guerre, la violation de cette interdiction Ă©tant susceptible de constituer un crime de outre, les biens indispensables Ă  la survie de la population civile, tels que les denrĂ©es alimentaires, les zones agricoles, les rĂ©coltes, le bĂ©tail, les installations et rĂ©serves d'eau potable et les ouvrages d'irrigation, bĂ©nĂ©ficient d'une protection spĂ©ciale. Ils ne doivent pas ĂȘtre attaquĂ©s, dĂ©truits, enlevĂ©s ou mis hors d'usage de toute autre mĂȘme, le respect d'autres rĂšgles du DIH peut jouer un rĂŽle important dans la prĂ©vention de l'insĂ©curitĂ© alimentaire, comme la protection de l'environnement, la limitation des siĂšges et l'accĂšs aux secours se passe-t-il si un État ou des particuliers violent le DIH ?Un aspect essentiel de la limitation des effets des conflits armĂ©s est le respect des rĂšgles. Le DIH exige des parties Ă  un conflit qu'elles prĂ©viennent et rĂ©priment les violations graves du DIH, et qu'elles suppriment les autres État responsable de violations du DIH doit rĂ©parer intĂ©gralement les pertes ou les dommages qu'il a causĂ©s. De leur cĂŽtĂ©, les individus responsables de crimes de guerre doivent ĂȘtre recherchĂ©s, faire l'objet d'une enquĂȘte et ĂȘtre poursuivis. Les États peuvent faire appliquer les rĂšgles par le biais de leurs systĂšmes juridiques nationaux, des voies diplomatiques ou des mĂ©canismes internationaux de rĂšglement des crimes de guerre peuvent faire l'objet d'enquĂȘtes et de poursuites par tout État ou, dans certaines circonstances, par un tribunal international. Les Nations unies peuvent Ă©galement prendre des mesures pour faire respecter le droit international humanitaire. Par exemple, le Conseil de sĂ©curitĂ© peut contraindre les États Ă  respecter leurs obligations ou crĂ©er un tribunal chargĂ© d'enquĂȘter sur les crime de guerre, c'est quoi ?Les violations graves du DIH sont considĂ©rĂ©es comme des crimes de guerre. Les États doivent enquĂȘter sur les crimes de guerre commis par leurs ressortissants ou par leurs forces armĂ©es ou sur leur territoire et, si cela est possible, poursuivre les suspects. Les États ont Ă©galement le droit d'enquĂȘter sur d'autres personnes pour crimes de guerre devant leurs tribunaux nationaux, indĂ©pendamment de la nationalitĂ© de l'auteur ou de l'endroit oĂč les violations ont Ă©tĂ© commises compĂ©tence universelle.Le DIH tient les individus responsables des crimes de guerre qu'ils commettent eux-mĂȘmes ou qu'ils ordonnent de commettre. À cet Ă©gard, le DIH est complĂ©tĂ© par le droit pĂ©nal international, qui dĂ©finit diffĂ©rents modes de responsabilitĂ© pĂ©nale crimes de guerre s'appliquent Ă  tous les conflits armĂ©s, tandis que d'autres sont spĂ©cifiques aux conflits armĂ©s internationaux. Dans les conflits armĂ©s internationaux, certains crimes de guerre sont Ă©galement appelĂ©s infractions graves et donnent lieu Ă  des obligations supplĂ©mentaires pour les exemple, les actes suivants constitueraient des crimes de guerre dans tous les conflits armĂ©s - le fait de prendre dĂ©libĂ©rĂ©ment pour cible des civils qui ne participent pas directement aux hostilitĂ©s ;- le pillage ;- la prise d'otages ;- attaquer des objets religieux ou culturels, pour autant qu'ils ne soient pas des objectifs militaires ;- la torture et les autres formes de traitements inhumains ;- le recrutement d'enfants ;- le viol et les autres formes de violence CICR ne participe en aucune façon au recueil d'Ă©lĂ©ments de preuve ou aux poursuites contre les crimes de guerre et ne peut ĂȘtre contraint par les tribunaux de tĂ©moigner dans un est en charge de rĂ©pondre aux violations du DIH ?La responsabilitĂ© de prĂ©venir et de punir les violations du DIH incombe principalement aux États. Le DIH exige des États qu'ils enquĂȘtent sur les violations graves et, le cas Ă©chĂ©ant, qu'ils poursuivent les suspects. Cela signifie que des mesures appropriĂ©es doivent avoir Ă©tĂ© prises pour mettre en Ɠuvre la rĂ©pression pĂ©nale des violations du DIH dans le droit pĂ©nal interne d'un État. Le service consultatif du CICR sur le DIH est disponible, sur demande, pour soutenir les États dans ce processus. En complĂ©ment des enquĂȘtes et des procĂšs nationaux, les mĂ©canismes d'enquĂȘte ou de justice pĂ©nale Ă©tablis au niveau international, y compris la Cour pĂ©nale internationale CPI, peuvent favoriser un plus grand respect du DIH en garantissant que les crimes les plus graves ne restent pas impunis. Le CICR a soutenu les États dans leur travail de crĂ©ation de la CPI et considĂšre que celle-ci est un outil important contre l' CICR participe-t-il Ă  des enquĂȘtes sur les crimes de guerre ?Le CICR applique de longue date une pratique claire de non-intervention dans les procĂ©dures judiciaires et de non-divulgation des informations dont il prend connaissance dans l'exercice de ses activitĂ©s. Le fait de participer Ă  des enquĂȘtes ou Ă  des procĂ©dures judiciaires pourrait sĂ©rieusement compromettre les efforts qu'il dĂ©ploie pour gagner la confiance de toutes les parties Ă  un conflit armĂ© et, en dĂ©finitive, remettre en cause son accĂšs aux personnes qui en ont sa qualitĂ© de gardien du DIH, le CICR reconnaĂźt toutefois que les enquĂȘtes et les poursuites sont fondamentales pour prĂ©venir l'impunitĂ©, amĂ©liorer le respect du droit et attĂ©nuer les souffrances des victimes de conflits armĂ©s. Pour autant, sa mission unique serait profondĂ©ment remise en question s'il prenait part Ă  ces processus importants. Les belligĂ©rants seraient en effet susceptibles de refuser ou de restreindre son accĂšs aux zones de conflit actif, aux prisons et Ă  d'autres lieux de dĂ©tention si elles craignaient qu'un dĂ©lĂ©guĂ© du CICR ne recueille des preuves en vue de futures poursuites Ă  d'Ă©ventuelles violations du DIH, le CICR a donc pour rĂšgle gĂ©nĂ©rale de communiquer personnellement ses constatations aux parties au conflit. Étant confidentielles, ces conversations sont propices Ă  un dialogue franc et sans dĂ©tour. Pour autant, confidentialitĂ© ne rime pas avec silence ou consentement. L'approche privilĂ©giĂ©e par le CICR consiste donc Ă  faire part de ses renseignements et de ses constatations sur des violations prĂ©sumĂ©es du DIH directement Ă  la partie responsable. Cette pratique est ancrĂ©e dans sa profonde connaissance du terrain et a dĂ©jĂ  dĂ©montrĂ© son vos constatations Ă  la Cour pĂ©nale internationale CPI ?Les informations que nous recueillons ne sont pas et ne seront jamais transmises Ă  qui que ce soit d'autre, y compris la CPI. Celle-ci a reconnu dans son RĂšglement de procĂ©dure et de preuve que le CICR jouit du privilĂšge de non-divulgation et que les membres de son personnel ne peuvent pas ĂȘtre citĂ©s comme tĂ©moins dans les procĂ©dures de la Cour. Cela ne signifie pas que nous laissons ces problĂšmes sans rĂ©ponse. Simplement, nous les abordons directement avec les parties au conflit, et non pas de façon conjointe ou peut utiliser les emblĂšmes de la croix rouge, du croissant rouge et du cristal rouge, et Ă  quelles fins ?Les emblĂšmes de la croix rouge, du croissant rouge et du cristal rouge peuvent ĂȘtre utilisĂ©s Ă  deux fins l'emblĂšme peut ĂȘtre utilisĂ© pour montrer que certaines personnes ou certains biens sont protĂ©gĂ©s en vertu du DIH en tant que personnels de santĂ© ou structures mĂ©dicales usage Ă  titre protecteur. Les mĂ©decins militaires et le personnel mĂ©dical civil, ainsi que les moyens de transport sanitaires et les structures mĂ©dicales, sont autorisĂ©s Ă  utiliser l'emblĂšme l'emblĂšme indique qu'une personne ou un objet a un lien avec le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, c'est-Ă -dire avec une SociĂ©tĂ© nationale, le CICR ou la FĂ©dĂ©ration internationale des SociĂ©tĂ©s de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge abrĂ©gĂ© IFRC » en anglais. Il s'agit de l'usage de l'emblĂšme Ă  titre indicatif. Le CICR et la FĂ©dĂ©ration internationale peuvent utiliser l'emblĂšme simultanĂ©ment Ă  titre protecteur et Ă  titre indicatif dans toutes leurs activitĂ©s est utilisĂ© Ă  des fins de protection, l'emblĂšme est de grandes dimensions. Il n'est composĂ© que de la croix rouge, du croissant rouge ou du cristal rouge, sans ajout Ă©crit. UtilisĂ© Ă  titre indicatif, l'emblĂšme est de petite taille, accolĂ© au nom de la composante qui en fait l'usage ICRC/CICR, IFRC ou nom de la SociĂ©tĂ© nationale.Toute utilisation de l'emblĂšme par une entitĂ© non autorisĂ©e ou Ă  d'autres fins que celles mentionnĂ©es ci-dessus constitue un usage abusif. Tous les États parties aux Conventions de GenĂšve doivent empĂȘcher ce type d'utilisations et prendre des mesures pour y remĂ©dier le cas rĂšgles strictes visent Ă  susciter la confiance des parties Ă  un conflit armĂ© en l'usage de l'emblĂšme, afin qu'elles n'attaquent pas les personnes ou les biens qui l'arborent conformĂ©ment aux rĂšgles ni n'entravent leurs activitĂ©s mĂ©dicales ou ne pas multiplier l'usage de l'emblĂšme ou encourager la crĂ©ation ou l'emploi de signes d'exception ?Le DIH protĂšge la population civile et les biens de caractĂšre civil en raison mĂȘme de leur nature civile. Multiplier les emblĂšmes ou en Ă©largir l'usage pourrait se rĂ©vĂ©ler contre-productif, car cela laisserait supposer qu'un individu ou un objet n'est protĂ©gĂ© que s'il l'arbore. Or la protection des civils et des biens de caractĂšre civil en vertu du DIH doit demeurer indĂ©pendante de la prĂ©sence de l' personnels de santĂ©, les structures mĂ©dicales et les vĂ©hicules sanitaires sont Ă©galement protĂ©gĂ©s par le DIH, qu'ils affichent ou non l'emblĂšme la protection Ă  laquelle ils ont droit est liĂ©e Ă  leur fonction de nature exclusivement mĂ©dicale. L'emblĂšme n'est qu'un signe extĂ©rieur de protection, il n'est pas un facteur de protection. Les unitĂ©s sanitaires sont donc protĂ©gĂ©es d'un point de vue lĂ©gal, qu'elles portent ou non l'emblĂšme. Il n'est nullement obligatoire de l'arborer en toutes circonstances, et certaines parties Ă  un conflit choisissent de ne pas le faire. Cela se justifie tout particuliĂšrement lorsqu'elles font face Ă  un ennemi qui prend systĂ©matiquement pour cibles les unitĂ©s sanitaires qui affichent l' vidĂ©o sur les rĂšgles de base du droit de la guerre Vous avez d'autres questions ? Tweetez-nous sur ICRC_fr avec le hashtag ConventionsdeGenĂšveLes civils doivent ĂȘtre la loi. La fin de la guerre 1Les Français retenus en Allemagne ont vĂ©cu la fin de la guerre comme un processus qui a durĂ© presque toute une annĂ©e, depuis le dĂ©barquement alliĂ© en Normandie en juin 1944, puis la libĂ©ration de leur patrie, ville par ville, rĂ©gion par rĂ©gion, jusqu’à leur propre libĂ©ration et leur rapatriement fin avril/dĂ©but mai 1945. Leur situation en Allemagne subissait les influences contradictoires produites par l’agonie du national-socialisme, mais aussi les consĂ©quences de la libĂ©ration de la France qui, paradoxalement, aboutissait parfois Ă  la dĂ©gradation de leurs conditions de vie. 1 Cf. Rousso 1984, p. 365 Ubu rĂšgne sans gouverner. En Allemagne. En 1944. À Sigmaringen ». 2Les restes du gouvernement de Vichy, le marĂ©chal PĂ©tain et quelques fidĂšles, avaient Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©s au chĂąteau de Sigmaringen en septembre 1944. La Commission gouvernementale française pour la dĂ©fense des intĂ©rĂȘts nationaux, ce gouvernement fantĂŽme par la grĂące de Hitler, quasiment sans influence sur le territoire de la mĂ©tropole1, n’avait plus comme sujets » que les ressortissants français sur le sol allemand les collabos » rĂ©fugiĂ©s en Allemagne, les malgrĂ© nous » en uniforme allemand, et ceux qui Ă©taient retenus de force, prisonniers de guerre, requis du travail et dĂ©portĂ©s des camps de concentration dont le sort n’intĂ©ressait en rien la commission. 2 Evrard 1971, p. 385-6. 3Dans ce gouvernement en exil, l’ultra-collaborationniste et dernier ministre du Travail, Marcel DĂ©at, prit la tutelle des deux administrations vichystes qui continuaient Ă  fonctionner. Le chef de la DOF Ă  l’intĂ©rieur de la DAF, Gaston Bruneton, contrairement Ă  l’ambassadeur des prisonniers de guerre, Georges Scapini, qui prĂ©fĂ©ra dĂ©missionner, dĂ©cida de rester en place aprĂšs avoir demandĂ© l’avis personnel de PĂ©tain Ă  Sigmaringen. Il continuait Ă  appeler les travailleurs français Ă  rester fidĂšles au MarĂ©chal et les aurait mĂȘme invitĂ©s, en 1945, Ă  dĂ©fendre la ville de Berlin aux cĂŽtĂ©s des Allemands contre l’ArmĂ©e 4Les Français retenus en Allemagne souffrirent durement de la rupture des liaisons postales avec la France, consĂ©quence de la libĂ©ration du territoire. Ils n’avaient souvent mangĂ© Ă  leur faim que grĂące aux paquets envoyĂ©s de France dont l’apport leur fit alors cruellement dĂ©faut. La joie de voir les AlliĂ©s enfin dĂ©barquer en France fut aussi ternie par l’impossibilitĂ©, plusieurs mois durant, d’avoir des nouvelles de la famille vivant dans les zones d’opĂ©rations. Les inquiĂ©tudes Ă©taient mĂȘme renforcĂ©es Ă  la lecture des journaux allemands et des feuilles collaborationnistes, comme l’Écho de Nancy, qui faisaient un large Ă©cho aux raids aĂ©riens des AlliĂ©s, qualifiĂ©s de terroristes », et aux destructions subies par les villes de l’ouest de la France. À partir de novembre 1944 seulement, il fut possible, par l’intermĂ©diaire de la Croix-Rouge, d’échanger des nouvelles de 25 mots au maximum tous les quinze jours avec la famille en France. Ainsi les peurs et prĂ©occupations cĂŽtoyaient la joie et l’enthousiasme de savoir imminents la fin de l’épreuve et le retour si longtemps attendu. 5Au moment du dĂ©barquement alliĂ© en Normandie, les Français retenus en Allemagne ne s’étaient pas doutĂ©s combien de temps encore leur patience serait mise Ă  rude Ă©preuve. Cette journĂ©e du 6 juin s’est gravĂ©e dans leurs mĂ©moires et beaucoup se souviennent, comme si c’était hier, de ce qu’ils faisaient quand ils l’apprirent par la radio ou par des collĂšgues allemands. Bien entendu, aprĂšs tant d’espoirs déçus, sur le coup personne ne pouvait ĂȘtre certain que cette fois serait la bonne. Mais la nouvelle suscita un enthousiasme spontanĂ©, mĂȘme parmi des collĂšgues allemands antinazis. H. Vous aviez appris le dĂ©barquement alliĂ© en Normandie
 le 6 juin, c’était comment ?Paul T. Ah oui. Alors lĂ . C’était l’ Vous l’avez appris le jour mĂȘme ?Paul T. Le jour mĂȘme. Le jour mĂȘme et c’était un Allemand qui me l’a Ah ?Paul T. Oui. Je travaillais Ă  mon tour, et tout Ă  coup il vient, il Ă©tait dans une salle, il Ă©tait fraiseur, il vient dans la salle oĂč j’étais, moi, et il me dit Paul, les Tommies ont dĂ©barquĂ© », de ces histoires, moi je ne fais pas attention, et puis, mon doigt s’est pris dans le
 rire la chose qui tournait, elle m’a arrachĂ© l’ongle, mais enfin, je ne l’ai pas senti
H. Ça vous a fait souffrir
Paul T. J’étais trĂšs trĂšs heureux. [
] J’étais trĂšs heureux, eh oui, tous les Français aussi, alors Ă©videmment, ça a Ă©tĂ© rĂ©pandu comme une poignĂ©e de poudre, partout, tout le monde se voyait dĂ©jĂ  libĂ©rĂ©, mais
 ça durait bien longtemps
H. Et l’Allemand, il vous a annoncĂ© ça joyeusement aussi, en voyant la fin de la guerre, ou plutĂŽt
Paul T. Eh oui, oui, oui, parce que, aprĂšs la libĂ©ration, j’ai appris qu’il avait eu beaucoup d’ennuis, il avait mĂȘme sĂ©journĂ© au camp de concentration, ça devait ĂȘtre un communiste, je crois [
].H. Et vous avez su aprĂšs
Paul T. AprĂšs, c’est lui qui me l’a dit, qu’il avait Ă©té H. Ah, oui. Donc, il a dĂ» y avoir
Paul T. Alors lui aussi, il Ă©tait content bien sĂ»r, d’apprendre cette Et vous vous souvenez d’autres rĂ©actions ?Paul T. Hein, les rĂ©actions des camarades, ils Ă©taient trĂšs heureux. Alors les premiers jours, on nous autorisait, lĂ , Ă  Ă©couter la radio. Les reprĂ©sentants des diffĂ©rentes races
 Ă©couter la radio
 puis ça a durĂ© une quinzaine de jours, et puis, comme ça marchait pas bien pour les Allemands
 c’était terminĂ©, Et est-ce que leur attitude avait changĂ© ?Paul T. Envers nous non. [
]H. T. Non, non. 6Évidemment, les sentiments qu’inspirait aux Allemands la fin de la guerre furent aussi divers que les rapports qu’ils avaient avec le rĂ©gime nazi. Sur le coup, la conscience subjective de vivre leur propre libĂ©ration ne pouvait ĂȘtre ressentie que par les ennemis jurĂ©s du rĂ©gime, ceux Ă  qui la dictature nazie Ă©tait encore plus insupportable que la guerre elle-mĂȘme. Au-delĂ  de cette minoritĂ©, une bonne partie de la population, lasse de la guerre, accueillait la victoire alliĂ©e comme une issue inĂ©luctable et prĂ©vue depuis quelque temps. Elle leur apporterait la fin des hostilitĂ©s, mais aussi le rĂŽle peu enviable de vaincus Ă  qui on demanderait des comptes. En revanche, les dignitaires du rĂ©gime qui avaient le plus Ă  craindre la vengeance de leurs victimes rĂ©agirent souvent avec des accĂšs de rage Ă  l’annonce du dĂ©barquement alliĂ©, puis de l’attentat du 20 juillet contre Hitler et de la LibĂ©ration de Paris. 3 Herbert 1985, p. 329 et 336-8. 4 Tillmann 1995, Asshoff 1988/1995, Gratier de Saint-Louis 1990, p. 578. 7Si certains des Allemands investis de pouvoirs vis-Ă -vis des Ă©trangers devenaient peu Ă  peu plus coulants dans l’exercice de leurs fonctions envers ceux qui seraient bientĂŽt dans le camp des vainqueurs, tous ne firent pas preuve d’autant de sagesse, loin s’en faut. Dans les derniers mois de la guerre, une rĂ©pression accrue frappa les Ă©trangers, notamment ceux venus de l’Est, qui furent les victimes de persĂ©cutions de plus en plus Les SS ont massacrĂ© pendant la Semaine Sainte Ă  Dortmund environ 280 Ă  350 hommes et femmes, rĂ©sistants allemands, prisonniers de guerre et ouvriers Ă©trangers, dont au moins une trentaine de victimes Au dĂ©but novembre 1944, le RSHA, autoritĂ© policiĂšre suprĂȘme du Reich, autorisa par dĂ©cret les instances locales de la Gestapo Ă  procĂ©der Ă  des exĂ©cutions d’ouvriers Ă©trangers au nom de la loi martiale. Ce dĂ©cret visait avant tout les OST », mais pas exclusivement, et les exemples citĂ©s montrent que des travailleurs de l’Ouest risquaient d’ĂȘtre froidement abattus pour un oui ou pour un non. 8Pour les Français, la mĂ©fiance des autoritĂ©s s’était grandement accrue aprĂšs le dĂ©barquement en Normandie. Les entreprises se plaignaient du fait qu’ils se montraient de moins en moins dociles et commençaient Ă  faire la grĂšve du zĂšle Nous avons constatĂ© que la diminution du rendement a suivi le retrait de nos troupes en France. À partir de ce moment-lĂ , les hommes ralentirent leurs efforts. Cf. annexe, document 9Redoutant une rĂ©volte des travailleurs Ă©trangers, les autoritĂ©s policiĂšres prirent des dispositions pour prĂ©venir des actes de vengeance ou de rĂ©sistance active. Leurs craintes, qui devaient s’avĂ©rer tout Ă  fait exagĂ©rĂ©es, avaient Ă©tĂ© amplifiĂ©es par une propagande alliĂ©e qui avait, Ă  partir de l’automne 1944, appelĂ© les travailleurs civils Ă©trangers Ă  passer Ă  la rĂ©sistance active. Pour le gouvernement de la France libĂ©rĂ©e, c’était d’ailleurs un manque de responsabilitĂ© qui mettait en danger la vie de ses ressortissants retenus en pays ennemi, et le ministre du rapatriement, Henri Frenay, protesta auprĂšs du Commandement InteralliĂ© en des termes peu Ă©quivoques Par messages radiodiffusĂ©s des 5, 6, 13 et 25 septembre, un porte-parole s’adressant en votre nom aux ouvriers Ă©trangers travaillant en Allemagne, les a incitĂ©s d’abord Ă  dĂ©serter leur lieu de travail et Ă  gagner la campagne ; ensuite Ă  se prĂ©parer Ă  la rĂ©sistance active [
] Le Gouvernement Français se rend compte que ces consignes ont Ă©tĂ© Ă©tablies au moment oĂč les opĂ©rations des ArmĂ©es AlliĂ©es en France permettaient d’entrevoir une avance rapide en territoire allemand. Il comprend Ă©galement le souci du d’utiliser au bĂ©nĂ©fice des ArmĂ©es AlliĂ©es les services que la masse immense des Ă©trangers en Allemagne peuvent sic ĂȘtre en mesure de rendre dans la bataille commune. Il ne doute pas que le n’ait Ă©galement Ă©tĂ© guidĂ© par le souci de prĂ©server des vies humaines mises en danger tant par les bombardements alliĂ©s que par les atrocitĂ©s nazies Ă©ventuelles. Cependant le Gouvernement Français se voit contraint de protester contre de telles mesures ordonnĂ©es Ă  ses propres ressortissants par le Commandement alliĂ© sans que ni lui-mĂȘme ni ses reprĂ©sentants militaires aient Ă©tĂ© informĂ©s. 10AprĂšs avoir constatĂ© que les AlliĂ©s seraient entiĂšrement responsables des suites de ces appels et des rĂ©actions susceptibles d’en dĂ©couler, il termine ainsi 5 Message urgent et confidentiel du 26 octobre 1944 AN F/60/410. En conclusion, le Gouvernement Français se doit de protester contre ce qu’il est obligĂ© de considĂ©rer comme une atteinte du Commandement Militaire Ă  la souverainetĂ© 6 Dancy 1946, p. 16. 11De toute façon, ces appels eurent peu d’écho. Certes, la tendance Ă  l’insoumission et Ă  la rĂ©sistance surtout passive grandissait ainsi que la solidaritĂ© entre les diverses nationalitĂ©s. Mais les travailleurs Ă©trangers avaient acquis, durant les annĂ©es de leur rĂ©tention en Allemagne, une conscience aiguĂ« des limites Ă  ne pas dĂ©passer pour ne pas risquer des sanctions qui leur auraient coĂ»tĂ© la vie. Au moment oĂč leur libĂ©ration Ă©tait imminente, il leur importait plus que jamais de survivre. Il fallait donc Ă©viter toute action imprudente et mal calculĂ©e. Les cas ont dĂ» ĂȘtre trĂšs rares oĂč, suivant l’exemple des prisonniers soviĂ©tiques libĂ©rĂ©s Ă  Berlin, ils se seraient immĂ©diatement rangĂ©s aux cĂŽtĂ©s des troupes alliĂ©es pour reprendre le combat, l’arme Ă  la 12Il y eut cependant des Français qui se mirent au service les AlliĂ©s pour servir d’interprĂštes, par exemple, et pour les aider dans les tĂąches d’administration, comme en tĂ©moigne ce rapport Il semble tout Ă  fait possible de trouver sur place les hommes appropriĂ©s Ă  cette tĂąche, de telle sorte qu’à l’heure actuelle, mĂȘme dans cette zone chaotique, aucun problĂšme d’organisation n’apparaĂźt insoluble, et cela aussi est un facteur d’optimisme chez les libĂ©rĂ©s. Cf. annexe, document 13Selon les situations, l’imprĂ©visible et la dĂ©sorganisation de la production et de la surveillance marquĂšrent ces derniers mois dans la gueule du loup. Certains eurent une chance inouĂŻe comme ce requis du travail qui, bien qu’il ait tentĂ© en vain de se soustraire Ă  son dĂ©part forcĂ© en novembre 1942, se vit, Ă  son grand Ă©tonnement, mutĂ© en France Ă  l’étĂ© 1943 et affectĂ© Ă  l’atelier de formation de Weser-Flug Ă  Paris. LĂ , il demanda son congĂ© annuel en juin 1944, partit sans au revoir, bien entendu, et participa comme maquisard Ă  la libĂ©ration de Dijon, sa ville natale cf. annexe, documents et D’autres requis, comme plusieurs de mes tĂ©moins, avaient suivi le mouvement des transferts de production dans les territoires moins exposĂ©s Ă  l’Est puis, devant l’avance des armĂ©es soviĂ©tiques Ă  partir de l’automne 1944, rebroussaient chemin vers l’Ouest, plus au moins surveillĂ©s. Paul H. Quand nos, nos patrons locaux ont su que les Russes arrivaient, les civils du patelin l’ont su aussi. Donc tous les trains ont Ă©tĂ© pris d’assaut. [
] Mais, euh, les gens de la Focke-Wulff, en prioritĂ©, se sont fait affecter un train. Et ils sont partis. Quant Ă  nous, ils nous ont dit dĂ©brouillez-vous. Comme ça ! Nous avons commis une erreur qui pouvait nous ĂȘtre fatale. Parce que nous savions quand mĂȘme bien oĂč Ă©tait l’Est et l’Ouest, et, au lieu de prendre l’Ouest nous avons pris l’Est. Ce qui fait que, au soir, nous sommes arrivĂ©s dans un village complĂštement vide, il y avait une ferme immense, avec des animaux, et lĂ , nous avons retrouvĂ© un, un un prisonnier de guerre. Euh, un
, qu’est-ce que c’était, l’autre ? Enfin
[
]Paul H. Nous nous sommes retrouvĂ©s de, euh, 15 Ă  20 que nous Ă©tions au dĂ©part, nous nous sommes retrouvĂ©s G. C’était le 14 fĂ©vrier 45. Je l’ai ça, sur le
Paul H. Oui, alors nous nous sommes retrouvĂ©s tous là
Robert G. cite son journal Et couchons dans de bons lits, tuons mĂȘme cochons et plusieurs poulets » fin de citation. C’est pas moi qui les ai tuĂ©s, parce que je ne savais pas.[
]Paul H. Alors rien, rien ne se fait, la nuit se passe, nous couchons dans un appentis de, euh, d’une ferme, avec des Allemands qui Ă©taient, eux aussi, en fuite. Ils avaient un camion, ils Ă©taient couchĂ©s. Au milieu de la nuit, ils nous alertent Vite vite vite, voilĂ  les Russes. » On entend des coups de H. Et nous n’en faisions G. On n’a pas H. Nous les laissons partir affolĂ©s, ils s’en vont vraiment paniquĂ©s, et nous, nous attendons au petit matin
 Rien. Pas de Russes. Parce que c’est ça que nous G. Et puis, plus H. Nous attendions les Russes. Alors pas de Russes et pas d’Allemands. LĂ , nous, nous avons commencĂ© Ă  nous poser des questions. Quoi faire ? LĂ , ça devenait dĂ©licat. Un de nous, plus curieux, avait dĂ©jĂ  dĂ©couvert la propriĂ©tĂ©, une propriĂ©tĂ©, vous savez, vraiment belle, c’était somptueux, des quantitĂ©s de bĂȘtes, euh, euh une maison richement meublĂ©e, des fusils de chasse
 des fourrures de prix, euh, quand nous avons vu ça, nous avons touchĂ© du doigt trĂšs vite le danger. Parce que nous avons dit, c’était inĂ©vitable, si les Allemands reviennent, ils nous trouvent lĂ , notre compte est bon. Alors, nous avons fait de l’auto-
 euh
 assistance, nous avons regardĂ©, fait un tour d’horizon et demandĂ© Ă  chacun quel Ă©tait son grade, qu’est-ce qu’ils Ă©taient. Et c’est lĂ  que nous avons trouvĂ© un prisonnier de guerre Ă©vadĂ© d’un camp, par là
Robert G. Ouais, H. 
qui Ă©tait officier, un autre qui Ă©tait sous-officier, euh, un troisiĂšme qui parlait bien l’allemand, par la force des choses, nous l’avons bombardĂ© interprĂšte, en cas, et ça n’a pas ratĂ©. Alors, nous nous sommes rĂ©partis le travail, il n’était pas question de rester lĂ , nous avons rĂ©parti le travail, les uns, euh, nettoyaient les animaux, moi, je suis allĂ© nettoyer les, les vaches, changer la paille, d’autres ont trait le lait, euh
 [
] Et, euh, nous avons attendu. C’est tout ce que nous pouvions faire. Mais ça ne rĂ©solvait aucun problĂšme. Tout d’un coup, nous avons eu, euh, un, ou deux, trois, en fait, c’était un groupe de SS qui arrivait en reconnaissance. Quand ils nous ont vus là
 [
] Ils, ils, ils ont fait une drĂŽle de tĂȘte
Robert G. Qu’est-ce que vous faites lĂ  ? » Et tout H. Ils nous ont dit Mais qu’est-ce que vous faites lĂ  ? » Alors heureusement nous avions D [
] qui a pu leur expliquer avec prĂ©-
 assez de clartĂ©, et puis il avait quand mĂȘme
Robert G. 
il avait des papiers
 des papiers de, qu’avaient la firme, l’en-tĂȘte de la H. Alors les gars nous ont cru, mais
Robert G. 
à moitiĂ©, mais avec la H. On sentait, euh, on sentait que la conviction n’était pas ferme. Alors euh
Robert G. Et alors, et vous savez, et alors ils nous ont embarquĂ©s
Conduits Ă  Erfurt puis de nouveau libres, ils sont tombĂ©s par hasard sur leur contremaĂźtre brĂȘmois Paul H. 
Ils nous ont laissĂ©s sur une voie de garage, sans explications, le train va continuer je ne sais oĂč, et ça a Ă©tĂ© une chance, une chance quand mĂȘme, ça existe la chance, parce que nous avons errĂ©, avec beaucoup d’inquiĂ©tude, sachant ce camp pas trĂšs loin, sachant que si, euh, la police nous trouvait lĂ , Ă  errer, euh, l’affaire serait vite rĂ©glĂ©e
 Dans la rue, nous avons le, le contremaĂźtre, je ne me souviens plus de son nom
 [
]Paul H. Il nous a vus lĂ , il s’est arrĂȘté Robert G. Il nous a dit Qu’est-ce que vous faites lĂ  ? » 14Et les voilĂ  repartis en direction de leur ancienne usine qu’ils ont retrouvĂ©e complĂštement dĂ©truite. D’autres tĂ©moins m’ont racontĂ© des pĂ©rĂ©grinations semblables, d’un endroit Ă  l’autre, pour Ă©viter de tomber aux mains des Allemands ou des Russes. 15La libĂ©ration proprement dite, Ă  savoir l’arrivĂ©e des troupes alliĂ©es, s’est Ă©talĂ©e sur plusieurs mois et a prĂ©sentĂ© une grande variĂ©tĂ© de situations. Tout d’un coup, les rĂŽles Ă©taient inversĂ©s. Les anciens seigneurs » brĂ»laient leurs uniformes et dĂ©pendaient parfois de certificats de conduite clĂ©ments de la part de leurs anciens prisonniers ou ouvriers requis. Pierre G. J’ai vu quelque chose qui m’a fait bien plaisir Ă  la libĂ©ration, j’ai vu les SS et les SA brĂ»ler leur tenues en face de Goldina, lĂ , hein, et puis j’ai vu les
 des Allemands qui Ă©taient dĂ©lĂ©guĂ©s de l’Arbeitsfront, Arbeit- ceci, hein, qui avaient ça devant leur devanture de maison, lĂ , hein, enlever les plaques, et puis venir nous dire, hein Tu ne diras pas que t’as Ă©tĂ© malheureux avec moi, lĂ , et ainsi de suite, hein. Parce que c’est sĂ»r, Ă  la libĂ©ration, il y avait des officiers
 alliĂ©s, lĂ , qui nous interrogeaient. 16Du jour au lendemain, les otages Ă©taient devenus des hommes libres, voire appartenaient au camp des vainqueurs, mĂȘme s’ils hĂ©sitaient un peu Ă  assumer pleinement ce nouveau rĂŽle. Ce renversement des hiĂ©rarchies se montrait jusque dans les petits dĂ©tails de la vie quotidienne Edgard B. Et il y a une chose extraordinaire qui nous a fait drĂŽle, qui m’a fait drĂŽle Ă  moi, Français. Quand on marchait sur le trottoir, les Allemands descendaient et ils retiraient leurs casquettes. [
] On Ă©tait, on a Ă©tĂ© tellement habituĂ©s du contraire
 [
] que ça
 qu’on est restĂ©s
H. B. Alors, lĂ , mais
 moi j’ai dit, tu as vu, alors, ils descendent, ils nous saluent. Oui, je me dis, oui, hein, mais si, mais qu’est-ce, qu’est-ce qui se passe, vraiment, on Ă©tait, alors, abasourdis. ÉtonnĂ©s, de voir l’inverse parce qu’on ne rĂ©alisait pas encore
 On ne pouvait pas rĂ©aliser qu’on Ă©tait libres !H. Et que vous Ă©tiez vainqueurs, en quelque B. Qu’on Ă©tait vainqueurs, que nous, on n’était pas, on Ă©tait dĂ©livrĂ©s. Attention. Nuance !H. Hm. B. Parce que nous, on n’a rien Non, non, mais vous Ă©tiez dans le camp des
Edgard B. On Ă©tait dans le camp des vainqueurs. On rĂ©alisait trĂšs B. Y en a eu quelques-uns qu’ont fait des excĂšs, qui ont balancĂ© des meubles
 euh, des meubles par la fenĂȘtre, mais ça a Ă©tĂ© vite mis, mis d’aplomb, parce que nous, on a commencĂ© Ă  leur dire, mais dites donc, eh, oh ! 17Bien entendu, pour leur ravitaillement, les Français, et tous les » Displaced Persons, comme les libĂ©rateurs alliĂ©s les appelaient, n’avaient d’autre choix que de vivre sur l’habitant et sur les stocks allemands. Les AlliĂ©s les y incitaient d’ailleurs expressĂ©ment. Quand l’occasion s’y prĂȘtait, m’ont dit des tĂ©moins, ils n’hĂ©sitaient pas Ă  se procurer aussi des vĂȘtements ou des chaussures. Paul P., un ancien prisonnier de guerre, s’est vu offrir un vĂ©lo Dans le flot de la circulation, les Tommies toujours corrects mais inflexibles arrĂȘtaient tous les cyclistes et donnaient les vĂ©los aux Ă©trangers et aux qui attendaient leur tour ! J’en ai pris un ! 18Mais les sentiments de haine et de vengeance qui les auraient poussĂ©s Ă  des destructions gratuites, des pillages ou des actes de violence Ă©taient pratiquement absents chez les Ă©trangers ouest-europĂ©ens. Par contre, de tels sentiments pouvaient puiser des motifs bien plus profonds dans les traitements endurĂ©s par ceux venus de l’Est qui, considĂ©rĂ©s comme des sous-hommes, avaient dĂ» mener, des annĂ©es durant, une existence de parias et dont les pays, toutes proportions gardĂ©es, avaient connu une occupation allemande beaucoup plus dĂ©vastatrice, semant la rĂ©pression sanglante et la terreur gĂ©nĂ©ralisĂ©e. 19Dans l’explosion de joie, il y eut, certes, les cĂ©lĂ©brations spontanĂ©es de la libĂ©ration, unissant les Français et les Russes dans un mĂȘme enthousiasme, comme s’en souvient Yves Bertho Pour finir sur des images finales, je voudrais terminer sur la fin de la guerre, c’est-Ă -dire trois ou quatre jours avant le suicide de Hitler
 ça devait ĂȘtre le 27 avril, si je ne m’abuse, oĂč les troupes anglaises ont dĂ©livrĂ© BrĂȘme et oĂč il est restĂ© avant la remise en ordre par les autoritĂ©s anglaises – puis aprĂšs amĂ©ricaines – d’occupation de BrĂȘme une pĂ©riode de joyeux dĂ©sordre. Et ça se terminait pour moi par cette image qui Ă©tait vraiment d’un comique complet d’arriver un soir, peut-ĂȘtre le 28 avril, dans une roulotte d’entretien des tramways qui devait se situer du cĂŽtĂ© du musĂ©e de BrĂȘme, au bout d’Am Wall, oĂč j’entendais – la nuit Ă©tait tombĂ©e – oĂč j’entendais chanter et hurler. Je suis rentrĂ© dans cette petite roulotte, et lĂ -dedans, il y avait sept Russes qui Ă©taient en train de faire des crĂȘpes, casser des bouteilles Ă  mĂȘme
 la bouteille et Ă  chanter, et ils Ă©taient tous en frac, avec des queues-de-pie qu’ils avaient volĂ©s sans doute dans un magasin trĂšs chic de Obernstraße, en sorte qu’ils avaient Ă  mĂȘme la peau des costumes de mariĂ©s, avec les parements de soie, avec de grandes tĂąches de graisse ! Et alors on a bu, on a levĂ© un toast Ă  la santĂ© de de Gaulle, un toast Ă  la santĂ© de Staline, tout ça criait
 ils Ă©taient manifestement presque tous complĂštement saouls, et moi je commençais Ă  l’ĂȘtre aussi, tout ça donnait une image quand mĂȘme dĂ©risoire et merveilleuse de ce que pouvait ĂȘtre la vie, et d’en ĂȘtre sortis. 20Mais en mĂȘme temps, beaucoup de Français, qui, pendant leur sĂ©jour, avaient appris Ă  distinguer parmi les Allemands, protĂ©geaient mĂȘme parfois les civils allemands contre des actes de vengeance. Les AlliĂ©s regardaient cette attitude d’un Ɠil quelque peu critique 7 Rapport du Dubarle au commandant de la mission de liaison francaise colonel Lano du 2 m ... Vis-Ă -vis des populations allemandes, il est difficile aux français rĂ©cemment libĂ©rĂ©s de passer tout d’une piĂšce du systĂšme antĂ©cĂ©dent au systĂšme d’occupation. Beaucoup de relations humaines subsistent, les allemands s’y appuient constamment pour Ă©viter d’avoir affaire aux russes, yougoslaves, polonais
 En zone amĂ©ricaine, les Français rĂ©cemment libĂ©rĂ©s constituent parfois une sorte de petite milice locale, plus ou moins armĂ©e, chargĂ©e de policer le pays et d’éviter aux populations les excĂšs qu’elles redoutent de la part des 21Beaucoup de tĂ©moins font Ă©tat de cette peur des Russes qu’éprouvaient notamment les femmes allemandes 8 EnquĂȘte auprĂšs d’anciens prisonniers de guerre XB par le ComitĂ© d’Histoire de la DeuxiĂšme Guerre ... Vers la fin, elles avaient toutes peur des Russes et souhaitaient que les AmĂ©ricains arrivent les premiers Ă  BrĂȘme. Quelques jeunes Français ont agrĂ©ablement profitĂ© de cette peur
8 22Cette crainte Ă©tait sans doute en grande partie justifiĂ©e, mais la propagande nazie y avait aussi contribuĂ©, en nourrissant dĂ©libĂ©rĂ©ment la peur des reprĂ©sailles qui s’abattraient sur les Allemands en cas de victoire alliĂ©e. En tout cas, les sentiments de haine, auxquels le moment Ă©tait enfin venu de laisser libre cours, correspondent directement Ă  la place respective de chacune des nations et des races » dans la hiĂ©rarchie nationale-socialiste et Ă  leur degrĂ© d’oppression. 23Pour ce qui est des civils français, ils n’ont que rarement commis des actes de vengeance contre la population allemande, mais ont parfois aussi fait preuve de charitĂ©. Ainsi, une photo prise par AndrĂ© P. montre des femmes allemandes venant au camp des Français avec leurs enfants pour demander des vivres. – Des femmes allemandes avec leurs enfants demandant des vivres auprĂšs des ouvriers français juste libĂ©rĂ©s, Bremen-Hemelingen, fin avril 1945. Collection AndrĂ© P. 24Les rapports avec les libĂ©rateurs alliĂ©s Ă©taient d’abord marquĂ©s par la joie de voir enfin finir, Ă  leur arrivĂ©e, la longue captivitĂ© et la contrainte au travail en Allemagne. Mais il y eut aussi quelques frottements car ces troupes devaient donner la prioritĂ© Ă  l’accomplissement rapide de leur mission militaire et ne pouvaient pas prendre en charge et rapatrier les libĂ©rĂ©s aussi vite que ceux-ci l’auraient voulu. Devoir encore attendre leur rapatriement organisĂ© – car les convois spontanĂ©s gĂȘnaient les opĂ©rations militaires -, ĂȘtre entassĂ©s dans des centres de rapatriement », souvent leurs anciens camps, se faire enregistrer sur des listes, supporter une nouvelle tutelle et bureaucratie, tout cela mit Ă  rude Ă©preuve la patience de plus d’un libĂ©rĂ©. Le rapatriement 25Le responsable du rapatriement des Français Ă©tait Henri Frenay, ministre des prisonniers, dĂ©portĂ©s et rĂ©fugiĂ©s, mais les modalitĂ©s concrĂštes du retour dĂ©pendaient largement des forces alliĂ©es combattant en Allemagne. Elles formĂšrent pour cela un corps militaire de rapatriement de hommes, complĂ©tĂ© par des missions militaires françaises dans les pays de transit comme la Belgique. InĂ©vitablement, il y eut parfois conflit entre le souci de rapatrier les DP et les opĂ©rations militaires. De plus, les autoritĂ©s militaires agirent au dĂ©but selon leur logique traditionnelle en privilĂ©giant les militaires dans le rapatriement. Frenay contesta cette doctrine au nom d’une Ă©galitĂ© de traitement pour toutes les catĂ©gories. La condition particuliĂšrement prĂ©caire des dĂ©tenus des camps de concentration, qui dĂ©passait l’imaginable, força peu Ă  peu tous les responsables Ă  rĂ©viser leurs conceptions thĂ©oriques et Ă  aider en prioritĂ© ceux qui en avaient le besoin le plus urgent. 9 Frenay 1945, p. 109. 26La difficultĂ© de la tĂąche Ă©tait accrue par le manque d’informations prĂ©cises sur le nombre des Français libĂ©rĂ©s et les lieux oĂč ils se trouvaient ainsi que par la pĂ©nurie de moyens matĂ©riels dans une France affaiblie par les annĂ©es d’occupation. Le ministĂšre et les intĂ©ressĂ©s divergent dans leur bilan global du rapatriement. Henry Frenay faisait valoir que, malgrĂ© des conditions particuliĂšrement difficiles, 95 % des Français avaient pu ĂȘtre rapatriĂ©s dans les 100 jours, le double du chiffre de la PremiĂšre Guerre mondiale dans un tiers du temps, qu’il n’y avait pas eu d’infections secondaires au typhus et que les rapatriĂ©s arrivĂ©s en bonne santĂ© avaient regagnĂ© leur familles en moins d’une Les intĂ©ressĂ©s, eux, Ă©taient parfois trĂšs déçus et faisaient de nombreuses critiques contre l’organisation du rapatriement, comme celle-ci 10 Cochet 1992a, p. 81. Ces hommes ont Ă©tĂ© maintenus dans leur camp en attendant un rapatriement qu’ils ne voient pas venir. [
] Il y a lĂ  une honte qui doit cesser. [
] Quand les campagnes allemandes regorgent de vivres et de produits, quand les officiers et gĂ©nĂ©raux hitlĂ©riens mangent Ă  leur habitude, c’est une honte, en effet, que les internĂ©s politiques connaissent la faim. [
] Ces hommes ne demandent pas grand-chose. Ils ne veulent pas de traitement de faveur ils ne rĂ©clament ni mĂ©dailles, ni discours Ils veulent seulement rentrer chez 27Les itinĂ©raires du rapatriement et les moyens de transport Ă©taient extrĂȘmement variĂ©s. Exemple typique, voici le souvenir que garde Michel Brisset de son dĂ©part de Bremerhaven, au bord de la mer du Nord Le 12 mai, l’ordre est venu au camp de prĂ©parer nos valises pour le dĂ©part. Le 16, des camions amĂ©ricains sont venus Ă©vacuer tout le camp Français, Belges, Hollandais et quelques Italiens. [
] Les camions se suivent et descendent vers le sud. De gauche Ă  droite nous regardons les convois de camions sur toutes les routes des chars, des bulldozers, des half track. Nous dĂ©couvrons la puissance amĂ©ricaine. Des champs remplis de jerricans pour transfert de carburant. Des chauffeurs sont en majoritĂ© des noirs. Quand il y avait des riviĂšres, des ponts s’affaissaient sous le poids du camion en passant sur des doubles rainures mĂ©talliques et remontaient ensuite en tanguant sur l’eau. Nous nous arrĂȘtions dans un camp amĂ©ricain pour nous faire inscrire et passer Ă  la dĂ©sinfection au DDT aspergĂ©s presque Ă  nu. Nous restions une nuit dans ce camp oĂč des mĂ©decins militaires soignaient ceux qui Ă©taient souffrants. Le lendemain, nous repartions dans un train pour wagons Ă  bestiaux avec de la paille, mais libres. Le train roulait lentement et s’arrĂȘtait toutes les heures environ. Tous ceux qui avaient un besoin naturel Ă  satisfaire descendaient, et comme il y avait des cĂ©rĂ©ales aux herbes de 80 cm de hauteur, se soulageaient car naturellement il n’y avait pas de WC dans ce genre de wagon. Nous Ă©tions des des prisonniers français et quelques-uns qui revenaient des camps de concentration avec leurs pyjamas rayĂ©s blanc et noir amaigris. Nous passons sur la Weser dans la rĂ©gion de Minden, toujours au ralenti. Puis MĂŒnster, et Ă  Wesel nous passions sur le Rhin, tout doucement, sur un nouveau pont, les rails fixĂ©s sur de gros poteaux en bois, Ă  5 km Ă  l’heure. Le Rhin Ă©tait Ă  5 Ă  10 m en dessous et nous en retenions notre respiration. 11 Brisset 2008. Ensuite, nous arrivons dans la Ruhr. La campagne verte est finie, ce n’est plus que dĂ©solation, usines dĂ©molies, terrils, dĂ©combres, aciĂ©ries, hauts fourneaux anĂ©antis. Nous traversons la Hollande propre et verte, et Maastricht. Les gares sont fleuries et pavoisĂ©es, la vallĂ©e de la Meuse, la Belgique, Namur, Charleroi et enfin Valenciennes en France. Le train s’arrĂȘte Ă  la frontiĂšre. Tout le monde descend. L’émotion est forte, les larmes aux yeux et on embrasse la 12 Cochet 1992a, p. 66 ; Durand 1980, p. 500. 13 Jacobmeyer 1985, p. 83. Une lettre du ministre des Affaires Ă©trangĂšres au Commissaire GĂ©nĂ©ral p ... 28Si les Français libĂ©rĂ©s par les AmĂ©ricains et les Britanniques rentraient chez eux en moyenne dans les 17 jours aprĂšs leur libĂ©ration, les Français libĂ©rĂ©s par l’ArmĂ©e Rouge et se trouvant donc Ă  l’Est du front, mettaient 116 jours, en passant par Odessa et Seuls 0,13 % des Français n’avaient pas regagnĂ© leur pays en septembre 29Un petit nombre avait retardĂ© leur retour de quelques jours pour tenter de ramener avec eux une amie allemande, polonaise ou soviĂ©tique. Selon les souvenirs de mes tĂ©moins, des femmes allemandes se seraient couchĂ©es devant les camions de rapatriement en exigeant d’y ĂȘtre admises, avec ou sans le consentement de leur ami français d’ailleurs. Cf. p. 261 Si certains Français ont rĂ©ussi par la suite Ă  faire admettre en France des femmes connues du temps de leur travail forcĂ©, la politique française dans la phase du rapatriement immĂ©diat Ă©tait restrictive en la matiĂšre. Les Ă©trangĂšres n’étaient admises que si le couple avait dĂ©jĂ  des enfants ou en attendait – le seul fait d’ĂȘtre mariĂ©s ne suffisait pas. 14 Circulaire du ministre de l’IntĂ©rieur aux prĂ©fets du 12 juin1945 AN F/9/3308, confirmĂ©e par celle ... Rien n’est modifiĂ© au principe posĂ© par ma circulaire du 5 mai selon lequel les femmes enceintes, ou avec enfants, sont seules admises actuellement Ă  pĂ©nĂ©trer en France accompagnĂ©es d’un prisonnier ou dĂ©portĂ©. Le fait que les intĂ©ressĂ©es prĂ©tendent avoir contractĂ© rĂ©guliĂšrement mariage en Allemagne avec un prisonnier ou dĂ©portĂ© ne les autorise donc pas, jusqu’à nouvel ordre, Ă  entrer sur notre 30Soupçonneux, le chef de la mission française du rapatriement, le colonel Lano, demande le 18 avril 1945 au MinistĂšre des Prisonniers, RĂ©fugiĂ©s et DĂ©portĂ©s La question la plus frĂ©quente qui m’est posĂ©e, est celle concernant les femmes qui suivent un dĂ©portĂ© ou un prisonnier. S’il y a enfant ou maternitĂ© proche, nous les laissons passer. Mais oĂč commence l’état de femme enceinte » depuis 10 minutes ou depuis 6 mois ? AN F/9/3308 31Et il ne laisse aucune Ă©quivoque sur ses sentiments Ă  leur Ă©gard Les femmes ramenĂ©es ainsi sont pour la plupart Russes ou Polonaises. Leur aspect est une preuve du manque de goĂ»t de leurs protecteurs. Ibid. 32Quant aux attentes ressenties par les rapatriĂ©s, toutes catĂ©gories confondues, plusieurs sources font Ă©tat d’une volontĂ© nette de voir punis les responsables de leur dĂ©portation, aussi bien allemands que français. Comme toujours attitude trĂšs dĂ©cidĂ©e en ce qui concerne l’épuration. Ce ne sont pas les prisonniers qui se montreront tendres pour les collaborateurs. [
] Au dĂ©part du train ils chantaient Ă  tue-tĂȘte la Marseillaise ». Cf. annexe, document 33Les expĂ©riences communes de la captivitĂ©, les nuits sous les bombardements alliĂ©s, le travail extĂ©nuant, les conditions de vie prĂ©caires, la surveillance par la Gestapo et le SD n’étant plus qu’un mauvais souvenir, le jour de faire les comptes Ă©tait proche et la France allait prendre en compte et juger Ă  leur juste valeur les souffrances et les mĂ©rites patriotiques de chacun, en sanctionnant les compromissions avec l’ennemi. Mais si tous attendaient ce jugement, les attitudes divergent selon les catĂ©gories de rentrants Moral des prisonniers = excellent DĂ©portĂ©s politiques = excellent DĂ©portĂ©s = un peu fermĂ© au dĂ©but. Nous les rassurons petit Ă  petit ; ils se dĂ©tendent et partent en chantant la Marseillaise 15 Rapport de l’officier de liaison colonel Lano du 27 mars 1945 AN F/9/3308. Prisonniers transformĂ©s = ce sont les plus inquiets sur l’accueil qui leur sera fait en 34Il s’agissait de savoir qui Ă©tait victime de la politique de Vichy et qui en revanche avait profitĂ© des faveurs du MarĂ©chal. Les travailleurs et les prisonniers ne fraternisent pas beaucoup. Les prisonniers transformĂ©s restent encore plus nettement Ă  l’écart. De façon gĂ©nĂ©rale, la mentalitĂ© des travailleurs est plus aigrie, moins patriote. Ils nourrissent contre le Gouvernement PĂ©tain une vigoureuse haine, ils lui en veulent de les avoir livrĂ© [sic] Ă  l’ennemi, de n’avoir jamais pris leurs intĂ©rĂȘts en main, de n’avoir jamais envoyĂ© de colis, alors que les prisonniers en recevaient de la Croix-Rouge ou d’ailleurs. Quant aux prisonniers transformĂ©s et travailleurs volontaires, ils craignent l’accueil qui leur sera fait en France. Cf. annexe, document 35L’apparente contradiction qui attribue aux travailleurs civils une plus grande hostilitĂ© vis-Ă -vis du gouvernement de Vichy mais un manque de patriotisme semble rĂ©sulter de l’apprĂ©ciation personnelle de l’auteur de ce texte. En tant qu’officier, il voyait un signe de patriotisme dans la discipline militaire dont les prisonniers de guerre firent preuve tandis qu’il jugeait comme communiste, et donc antipatriotique, la mentalitĂ© de saboteurs chez les ouvriers beaucoup moins disciplinĂ©s. Voici sur le chemin du retour au pays des Ă©lĂ©ments de l’ anti-France » qu’on devrait surveiller attentivement dans l’avenir. Une telle opposition Ă  Vichy, qui n’était pas issue du gaullisme et ne s’inscrivait pas en accord avec les AlliĂ©s de l’Ouest, loin d’ĂȘtre bienvenue, lui Ă©tait mĂȘme suspecte. N’avaient-ils pas Ă©crit sur un train du retour le slogan Les prisonniers transformĂ©s au poteau ! », mais aussi Mort aux Anglais
 Vive le communisme » ? Cf. annexe, document Aux yeux de cet officier de liaison, il s’agissait lĂ  d’élĂ©ments bien plus troubles que les prisonniers de guerre 16 Dans l’aprĂ©s-guerre immĂ©diat, le terme de dĂ©portĂ©s » dĂ©signe souvent les requis du travail. Toutefois nous notons que la diffĂ©renciation entre prisonniers et dĂ©portĂ©s16 s’accentue de jour en jour. Il faut attribuer cet Ă©tat d’esprit Ă  la discipline trĂšs stricte qui rĂšgne chez les prisonniers de guerre, en opposition flagrante avec le laisser-aller des dĂ©portĂ©s. aux dĂ©placements sur route. Les soldats, mieux organisĂ©s vivent mieux, s’entr’aident. Les dĂ©portĂ©s sont plus fatiguĂ©s, car peu ont rĂ©sistĂ© Ă  l’attrait du pillage et reviennent chargĂ©s comme des baudets d’un attirail hĂ©tĂ©roclite. 17 Rapport de l’officier de liaison colonel Lano du 18 avril 1945 AN F/9/3308. Chez les dĂ©portĂ©s, on trouve des traces de l’ancien communisme saboteur antipatriotique, et mĂȘme antifrançais ; chez les soldats, on note une recrudescence de la discipline, du sentiment national et surtout de l’esprit 36Le mĂȘme rapport, qui confond les catĂ©gories de maniĂšre flagrante, abonde dans les reproches de collaboration adressĂ©s aux travailleurs civils requis et aux prisonniers transformĂ©s et souligne leurs craintes Ă  ce sujet 18 Ibid. L’expression STO volontaires » semble indiquer que Lano n’est pas trĂšs familier des diffĂ©re ... Le prisonnier transformĂ© est considĂ©rĂ© comme un lĂącheur, comme un faux frĂšre, alors que parmi ceux que j’ai interrogĂ© sic beaucoup paraissent avoir obĂ©i au dĂ©sir d’amĂ©liorer leur condition, d’obtenir des permissions pour rester en France. [
] Plusieurs STO volontaires ont manifestĂ© la crainte d’ĂȘtre mal reçus Ă  leur retour en L’accueil en France 19 Ceux-ci Ă©taient souvent d’anciennes maisons du prisonnier », avec le personnel hĂ©ritĂ© du rĂ©gime d ... 20 Lagrou 1992, p. 240. 21 Cochet 1992a, p. 114. 37Le retour au pays, tant de fois imaginĂ© et tant espĂ©rĂ©, Ă©tait-il Ă  la hauteur des attentes ? InĂ©vitablement mais parfois Ă  leur grande dĂ©ception, le tout premier contact avec la mĂšre patrie retrouvĂ©e consistait en un ensemble de mesures administratives qui retardaient les retrouvailles avec la famille de plusieurs heures, voire journĂ©es, dans un des 75 centres d’accueil situĂ©s prĂšs de la frontiĂšre ou dans les Ces mesures comprenaient aussi la dĂ©sinfection et des interrogatoires souvent d’une mĂ©fiance Ă  peine voilĂ©e, ce criblage du rapatriement qualifiĂ© par Pieter Lagrou de Nuremberg des masses rudimentaire ».20 Ces centres Ă©mettaient les cartes de rapatriĂ© et les cartes d’alimentation et distribuaient aux ayants droit d’éventuelles primes et subventions. Il n’est pas Ă©tonnant que les apprĂ©ciations sur leur efficacitĂ© divergent autant que pour le rapatriement. Aux yeux de l’historien Cochet, certains centres mĂ©ritent cette remarque Si l’anarchie n’est pas totale, elle semble, en tous cas, impressionnante. »21 38Le ministre Henri Frenay par contre, qui avait promis de tout mettre en Ɠuvre afin que le retour de chacun soit une fĂȘte », tire un bilan globalement positif 22 Frenay 1976, p. 742-3. Chaque rapatriĂ© allait remplir en un temps record toutes les formalitĂ©s qui le rĂ©insĂ©raient dans la vie du pays. En outre, il allait ĂȘtre douchĂ©, Ă©pouillĂ©, examinĂ© mĂ©dicalement, muni d’une fiche de santĂ©, d’un bon de transport, de vivres de route et d’une prime en argent. En une heure dix tout devait ĂȘtre – Carte de RapatriĂ©. Collection Georges T. 23 Vissiere 1988, p. 459. 39Les souvenirs des tĂ©moins sur ces premiĂšres heures passĂ©es sur le sol français divergent beaucoup. En gĂ©nĂ©ral, plus le retour Ă©tait prĂ©coce, plus l’accueil semble avoir Ă©tĂ© chaleureux et cordial. Et bien entendu, beaucoup dĂ©pendait des dispositions individuelles des rapatriĂ©s et des personnes qui les accueillaient. Les infirmiĂšres traitaient parfois de haut ces garçons qui, au lieu de s’engager dans la RĂ©sistance, Ă©taient partis volontairement, croyaient-elles, contribuer Ă  l’effort de guerre du Reich. AssimilĂ©s aux collaborateurs, les devaient raser les murs et quĂȘter humblement leur 40Ce sont surtout les interrogatoires qui dĂ©cevaient les rentrants Edgard B. On a Ă©tĂ© reçus les bras ouverts, par les Hollandais, par les Belges [
] et moins bien par les Ah oui ?Edgard B. Les Français, ça a Ă©tĂ©, euh, vraiment, euh, un inter-
 interrogatoire, Ă  Lille, trĂšs B. On avance et Pourquoi qu’on avait Ă©tĂ© lĂ -bas, pourquoi qu’on avait fait ça, euh, si on Ă©tait ancien collaborateur, enfin, des questions complĂštement idiotes et tout ça
 M’enfin, on a Ă©tĂ© reçu froidement. 41Pour la plupart des tĂ©moins cependant, ces formalitĂ©s bureaucratiques ne pouvaient pas gĂącher l’immense joie d’ĂȘtre enfin libres et de retrouver les leurs. Le pays, lui-mĂȘme Ă  bout de forces aprĂšs quatre annĂ©es d’occupation, les avait, somme toute, convenablement accueillis, jugent-ils. Pour ceux d’entre eux qui ont pris une part active dans le combat de la FNDT contre la stigmatisation des anciens requis du travail, l’accueil par la mĂšre patrie se divise entre la population en gĂ©nĂ©ral, bienveillante et amicale Ă  leur Ă©gard, et l’attitude des gouvernements successifs qui leur avaient refusĂ© la reconnaissance d’un statut H. Et considĂ©rez-vous que la France, dans son ensemble, vous avait bien accueillis, ou plutĂŽt
AndrĂ© P. TrĂšs bien accueillis, Ă  notre retour. TrĂšs bien. TrĂšs bien.[
]H. Et si vous considĂ©rez les deux autres catĂ©gories dont s’occupait le ministĂšre de l’époque, donc prisonniers, dĂ©portĂ©s et rapatriĂ©s, il y avait aussi des dĂ©portĂ©s raciaux qui rentraient, dĂ©portĂ©s raciaux et politiques, et il y avait aussi des prisonniers de guerre. Est-ce que vous vous sentiez traitĂ©s de la mĂȘme façon, ou est-ce qu’il y avait des avantages d’un cĂŽtĂ© ou de l’autre ?AndrĂ© P. Nous sommes totalement AbandonnĂ©s ?AndrĂ© P. Oui. La preuve, j’ai dĂ©coupĂ© le titre du », il a changĂ© de nom, il s’appelle Le proscrit ».H. Tout Ă  l’heure, je vous ai demandĂ© si vous avez Ă©tĂ© bien accueillis, vous avez dit que oui
AndrĂ© P. Ah
 ! Par la popu-
 par la population Non, je veux dire, par la France, en tant que P. On a Ă©tĂ© nĂ©gligĂ©s par les gouvernements. Mais bien accueillis par la population. 42Pour ce qui est du soutien matĂ©riel, les tĂ©moins sont unanimes Ă  signaler son insignifiance Ils nous ont donnĂ© la permission de nous dĂ©brouiller » Robert G.. 43En dĂ©cembre 1944, bien avant l’arrivĂ©e des rentrants, le colonel Lano, officier de liaison au rapatriement, avait mis en garde Henri Frenay contre les suites possibles d’un accueil qui ne serait pas Ă  la hauteur des attentes Je crains que si nous ne mettons pas Ă  profit les semaines qui vont suivre Ă  mettre sur pied une organisation complĂšte avec ses vivres, ses vĂȘtements, ses logements, nous risquons de voir dĂ©bouler sur la France des hordes de prisonniers qui s’écrieront C’est ça le Gouvernement provisoire de la RĂ©publique française, c’est ça le Gouvernement du GĂ©nĂ©ral de Gaulle, eh bien sous Vichy, ça n’aurait pas Ă©tĂ© plus mal. Je hais, comme vous Monsieur le ministre, le sectarisme gaulliste, je ne suis pas de ceux qui veulent la lutte entre Français, mais il faut se rendre Ă  l’évidence, il y a des vichystes et des Gaullistes. Il est difficile d’ĂȘtre neutre mĂȘme pour le plus mou des mous, et comme chaque prisonnier, Ă  sa rentrĂ©e, crĂ©era autour de lui un groupe de 3 ou 4 personnes, parents, frĂšres, sƓurs, amis, 3 millions de Prisonniers et DĂ©portĂ©s risquent de crĂ©er une masse de 10 millions de mĂ©contents Ă  un moment oĂč la France a tant besoin de l’Union de toutes les bonnes volontĂ©s pour sortir de l’orniĂšre. [
] Il ne faut pas qu’au grand espoir succĂšde le plus lamentable des dĂ©sespoirs, et qu’une vague de fureur ne vienne ajouter sa force destructive aux destructions qui se sont accumulĂ©es sur le sol de France. 13 dĂ©cembre 1944, AN F/9/3308 44D’un autre cĂŽtĂ©, s’ils invoquaient les expĂ©riences douloureuses de la captivitĂ© et du travail forcĂ© en Allemagne, les rapatriĂ©s se voyaient rĂ©pondre que le sort des Français restĂ©s au pays n’avait pas Ă©tĂ© enviable non plus, loin de lĂ  24 Boudot 1976, p. 716. Tentent-ils d’engager une conversation, ils entendent des plaintes sur l’indigence du ravitaillement, sur l’existence du marchĂ© noir, sur les difficultĂ©s quotidiennes. Lorsqu’ils veulent Ă©voquer leurs propres misĂšres, on leur dĂ©crit l’Occupation et ses drames ; quand ils parlent de leur fidĂ©litĂ© Ă  la France, on Ă©voque devant eux le sacrifice des rĂ©sistants. Un lourd malaise pĂšse sur eux. Sont-ils encore Ă  l’heure de leur pays ?24 45En plus des dĂ©ceptions dues Ă  un accueil plus froid et moins gĂ©nĂ©reux qu’ils ne l’avaient espĂ©rĂ©, et au fait de trouver une France exsangue Ă  leur retour, les rapatriĂ©s devaient se demander s’ils avaient vraiment autant manquĂ© Ă  leur patrie que les discours de bienvenue le prĂ©tendaient. Au moment de leur retour, l’enthousiasme de la LibĂ©ration qui avait parcouru la France Ă  partir de l’étĂ© 1944 avait dĂ©jĂ  cĂ©dĂ© le pas Ă  une certaine dĂ©sillusion. Les destructions de la guerre Ă©taient partout prĂ©sentes, les rigueurs d’alimentation allaient encore durer un certain temps et la reconstruction demandait un effort collectif important. Les moyens pour soutenir les rapatriĂ©s Ă©taient limitĂ©s, de mĂȘme que la compassion d’une population qui avait l’impression d’avoir autant souffert qu’eux, mis Ă  part les survivants des camps de concentration, Ă©videmment. 46De plus, le pays avait entamĂ© la reconstruction et s’était dotĂ© de nouvelles structures politiques et sociales dĂšs les premiers mois suivant la LibĂ©ration, bien avant leur retour. Peu d’entre eux avaient pu participer aux premiĂšres Ă©lections lĂ©gislatives d’avril 1945 et les postes de commande dans les partis politiques et les institutions avaient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© rĂ©partis et confĂ©rĂ©s parfois Ă  des rĂ©sistants de la derniĂšre heure », ce qui ne manquait pas d’exaspĂ©rer les rapatriĂ©s. Certains soldats des Forces Françaises Libres se conduisaient alors comme des cowboys, trouvait Paul T., et Edmond T. jugeait mesquine la façon dont Ă©taient faits certains rĂšglements de compte J’ai Ă©tĂ© Ă©cƓurĂ©, booh ! » 25 Sur les personnes condamnĂ©es Ă  des peines de prison en 1945, les deux tiers Ă©taient libres t ... 26 La critique des imperfections de l’épuration fait parfois abstraction de la situation concrĂšte de l ... 47Aux yeux des rapatriĂ©s l’épuration n’était pas suffisamment dirigĂ©e contre les responsables de la collaboration d’État politique et surtout Ă©conomique25, mais frappait surtout le menu fretin ».26 Fernand L. Beh, oui, la France est beaucoup changĂ©e, la France Ă©tait, beh, c’était la France des rĂšglements des comptes. C’est la France de
 phh
 comptes, on coupait le cheveux aux femmes qui avaient collaborĂ©, les collaborateurs ont fui, il y en a qui en voulaient Ă  d’autres et, par lĂ , il y avait des choses qui, alors c’était une France qui Ă©tait
 morose oui, c’était une France
 libĂ©rĂ©e, parce que la LibĂ©ration, vous avez vu des photos peut-ĂȘtre ? La libĂ©ration de Paris, tout ça ? 48À part les petites minoritĂ©s authentiquement collaborationnistes ou rĂ©sistantes, la plupart des Français avaient vĂ©cu les quatre ans d’occupation en s’arrangeant bon grĂ© mal grĂ© avec les circonstances tandis que la guerre Ă©tait menĂ©e sur d’autres fronts dĂ©cisifs. Le mythe gaulliste de la nation française rĂ©sistante dans son ensemble leur offrait un modĂšle d’identification puissant et volontiers endossĂ©. 49Par contre, les rapatriĂ©s, eux, par le simple fait de leur absence ne pouvaient revendiquer une appartenance quelconque Ă  la RĂ©sistance, fut-ce celle de la derniĂšre heure. L’insistance sur les sabotages et la rĂ©sistance passive dans la gueule du loup, que l’on trouve parfois dans la mĂ©moire officielle du groupe cf. p. 189, essaie de faire admettre les travailleurs requis dans cette mĂ©moire collective, mais en vain. Il Ă©tait trop tentant de projeter sur eux les ambiguĂŻtĂ©s qui avaient Ă©tĂ© celles de la majeure partie des Français en les accusant d’avoir collaborĂ© », d’autant plus que leur histoire rappelait le triste Ă©pisode de la collaboration d’État de Vichy, que l’on prĂ©fĂ©rait encore passer sous silence Ă  l’époque. 27 Gratier de Saint-Louis 1990, p. 12. Et on leur demande des comptes sur les raisons de leur prĂ©sence en Allemagne. De terribles censeurs, rĂ©sistants de la vingt-cinquiĂšme heure, leur jettent des regards soupçonneux comme s’ils Ă©taient des gestapistes ou des Waffen-SS français. Les rĂȘves de bras ouverts tournent court le plus souvent, et il faut rentrer discrĂštement dans le rang. Quarante-cinq ans plus tard, la blessure n’en finit pas de cicatriser. Pire, elle s’est rouverte dans les prĂ©toires oĂč certains l’ont 28 Cf. Arnaud/Bories-Sawala 2003, Virgili 2007. 50Si l’honneur des travailleurs civils n’a trĂšs longtemps pas Ă©tĂ© reconnu par la mĂ©moire nationale – l’octroi d’un statut de victimes plus de 60 ans aprĂšs la fin de la guerre cf. p. 361 ne pourra remĂ©dier aux dĂ©cennies d’amertume – il a au moins Ă©tĂ© revendiquĂ© et dĂ©fendu. Il en va tout autrement d’un groupe de rapatriĂ©s dont nous savons trĂšs peu de choses les femmes françaises n’ont fait l’objet d’aucune Ă©tude approfondie et nous n’avons pu entrer en contact avec aucune d’entre elles, sans doute Ă  cause de la condamnation sans appel qui les avait frappĂ©es Ă  l’époque et du tabou qui n’a jamais Ă©tĂ© levĂ© Ă  leur Ă©gard cf. p. 224.28 29 Rapport sur l’activitĂ© des mĂ©decins du groupe mĂ©dical de secours au cours du mois de mai 1945. Cent ... 51Les archives du ministĂšre Frenay livrent plusieurs documents les concernant un rapport sur le contrĂŽle mĂ©dical des rapatriĂ©es aux Ecluses-Saint-Martin », qui insiste sur le fait que les visites mĂ©dicales devaient ĂȘtre nĂ©cessairement minutieuses »29 et deux autres textes intĂ©ressants, l’un sur la gestion politique de leur retour, l’autre sur la situation dans laquelle elles se trouvent. 52Le Rapport relatif aux femmes rapatriĂ©es d’Allemagne » cf. annexe, document se rĂ©fĂšre Ă  des pourparlers avec des mouvements politiques, familiaux et confessionnels » et demande au gouvernement de prendre des dĂ©cisions sur leur sort en Ă©vitant de les rejeter sans distinction. Tous les mouvements, considĂ©rant la situation dĂ©mographique de la France d’une part, le danger qu’il y aurait Ă  crĂ©er des martyres » appelĂ©es Ă  former le noyau d’un parti d’opposition, d’autre part, se rejoignent sur cette idĂ©e que nous ne pourrions rejeter en bloc les volontaires pour le Travail en Allemagne, de la vie nationale. 53Le rapport propose ensuite une distinction en quatre catĂ©gories de femmes qui devaient recevoir un traitement diffĂ©rent. Celles qui sont parties volontairement, obĂ©issant Ă  leurs convictions politiques, ou, et c’est le cas le plus frĂ©quent, suivant des soldats de l’armĂ©e d’occupation », les amantes de soldats allemands, devaient ĂȘtre internĂ©es dans des camps spĂ©ciaux. Les prostituĂ©es devaient ĂȘtre transfĂ©rĂ©es dans des hĂŽpitaux pour surveillance mĂ©dicale. Celles qui se sont engagĂ©es pour rejoindre leur mari Prisonnier ou DĂ©portĂ© du Travail » devraient ĂȘtre envoyĂ©es, avec leur mari, dans des maisons de repos’ spĂ©cialement amĂ©nagĂ©es pour permettre la vie par couple. » Enfin, celles qui, ne pouvant vivre en France du fait des bas salaires se laissĂšrent sĂ©duire par la propagande », donc avaient acceptĂ© de travailler en Allemagne pour des motifs Ă©conomiques, seraient considĂ©rĂ©es comme non-volontaires » et devaient passer quelque temps dans des maisons de repos oĂč l’on s’efforcerait de les entourer d’un climat moral sain. » 54Ensuite, puisque toutes les enquĂȘtes [
] prouvent que la Femme rapatriĂ©e d’Allemagne ne peut reprendre sa place soit du fait de sa famille, soit du fait de ses voisins », le rapport recommande qu’elles soient placĂ©es dans une ville suffisamment Ă©loignĂ©e de la rĂ©sidence d’oĂč la femme partit pour l’Allemagne », et ce mĂȘme pour le cas des couples de prisonniers ou de dĂ©portĂ©s du travail, ce qui en dit long sur le climat social qui rĂ©gnait Ă  l’égard des femmes rapatriĂ©es. 30 Virgili 2007, p. 372-3. 31 Virgili 2007, p. 374-6. Plus de la moitiĂ© des dĂ©partements connurent des lynchages, un quart de ... 55Ces mesures ont-elles Ă©tĂ© appliquĂ©es ? Devant le mutisme des intĂ©ressĂ©es, il est impossible de le savoir. Les soucis des autoritĂ©s, en tout cas, portaient plus sur un danger de contagion » que sur des attitudes collaborationnistes car, de toute maniĂšre, on ne prĂȘtait pas aux femmes des convictions politiques et peu d’entre elles furent rĂ©ellement inquiĂ©tĂ©es par la Elles furent, par contre, nombreuses Ă  ĂȘtre victimes de la vindicte populaire et de l’auto-justice, tondues, brutalisĂ©es sur les quais de gare, voire 32 Thaumiaux s. d.. 56L’histoire de Rolande Thaumiaux, la femme d’un prisonnier de guerre qui l’avait rejoint Ă  GlĂŒckstadt,32 semble attester que les femmes dans son cas Ă©taient tout de mĂȘme beaucoup plus facilement pardonnĂ©es que les femmes cĂ©libataires. Elle relate son sĂ©jour, accompagnĂ©e de son mari, dans un centre d’accueil et d’examens mĂ©dicaux et une audition devant un tribunal militaire l’acquittant de tout reproche de collaboration avec l’ennemi. Ce n’était pas l’apport fourni Ă  l’effort de guerre ennemi qui importait, mais le motif pour lequel elle y avait consenti. Et dans cette hiĂ©rarchie du jugement moral, les relations sexuelles avec l’ennemi, qu’elles aient Ă©tĂ© rĂ©munĂ©rĂ©es ou amoureuses, Ă©taient le sommet de l’abjection. Rolande Thaumiaux, quant Ă  elle, put retourner peu aprĂšs dans sa famille qui s’était occupĂ©e entre-temps de son fils aĂźnĂ©. 57Le sort des femmes cĂ©libataires a dĂ» ĂȘtre tout autre. Le rapport de la Mission française de rapatriement en Allemagne sur l’accueil de ces femmes en rĂ©gion parisienne, en date du 5 juin 1945, cf. annexe document constate d’emblĂ©e que la situation des Françaises travailleuses rapatriĂ©es d’Allemagne semble s’aggraver de jour en jour ». En effet, les familles et les voisins les rejetaient et aucune autoritĂ© du rapatriement ne voulait se pencher sur leur sort. AprĂšs avoir subi l’examen mĂ©dical obligatoire au centre des Ecluses-Saint-Martin, ces femmes Ă©taient souvent dans la rue, au sens propre du terme, n’ayant parfois aucun abri pour la nuit Toutefois, celles qui ont des enfants sont acceptĂ©es, de mauvais grĂ© il est vrai, au Centre BenoĂźt-Mallon » dĂ©pendant de la prĂ©fecture et destinĂ© aux rĂ©fugiĂ©s hommes. Ainsi, les diffĂ©rentes instances se renvoyaient mutuellement la balle pour ne pas avoir Ă  s’occuper de ces citoyennes indĂ©sirables. 58Par manque d’archives et de tĂ©moignages, on ne peut pas en savoir plus sur le retour et la rĂ©insertion sociale de ces femmes. En tout cas, la crainte exprimĂ©e par le ministĂšre cf. supra de voir ces martyres » s’unir dans une force politique revendicative dĂ©montre une mĂ©connaissance flagrante de leur situation de boucs Ă©missaires. Il est au contraire trĂšs probable que leur seul dĂ©sir a Ă©tĂ© de faire oublier ce passĂ© honteux aux yeux de leur entourage, d’en parler le moins possible et de l’enfouir aux oubliettes pour toujours. 33 Cochet 1992a, p. 18. 34 Un livre blanc 1987, p. 39. 35 Cochet 1992a, p. 190. 36 Lewin 1987, p. 56. 37 Un livre blanc 1987, p. 38. 59Nous sommes bien mieux renseignĂ©s sur la rĂ©insertion sociale, professionnelle et personnelle des rapatriĂ©s hommes. Rappelons d’abord que le taux de mortalitĂ© pendant leur sĂ©jour en Allemagne est estimĂ© Ă  2 % pour les prisonniers33, 9 % pour les requis civils selon la FĂ©dĂ©ration34, et 83 % pour les dĂ©portĂ©s des camps de Le premier bilan de santĂ© des rapatriĂ©s, fait Ă  leur arrivĂ©e dans les centres de rapatriement, classait comme malades un quart des prisonniers, un sixiĂšme des travailleurs civils et un tiers des survivants des camps de concentration cf. p. 11436, mais ces rĂ©sultats ne sont sĂ»rement pas fiables car environ 30 Ă  40 % des rapatriĂ©s sont rentrĂ©s sans examen, ceux qui avaient Ă©tĂ© hospitalisĂ©s dĂšs leur libĂ©ration n’y figurent pas et on ne fait aucune distinction entre maladies graves et maladies bĂ©nignes. Et surtout, si les sĂ©quelles du travail forcĂ© n’apparaissent souvent que des annĂ©es plus tard, il est alors difficile de les lui attribuer avec certitude. Au sujet des suites Ă  long terme, une Ă©tude faite sur demande de la FNDT en 1972 avait constatĂ© une mortalitĂ© de 20 % de ce groupe, les deux tiers des dĂ©cĂšs Ă©tant survenus avant l’ñge de 60 ans, un taux bien supĂ©rieur Ă  la moyenne gĂ©nĂ©rale de la 38 Lewin 1987, p. 59. 60Les aides accordĂ©es par l’État aux travailleurs rapatriĂ©s se limitaient en gĂ©nĂ©ral Ă  deux semaines de congĂ©s payĂ©s au tarif du salaire moyen local, l’octroi d’une double ration alimentaire pendant 3 mois et des soins mĂ©dicaux gratuits pendant les neuf mois suivant le A leur arrivĂ©e en France, ils avaient reçu 1000 francs, des coupons alimentaires et vestimentaires pour quelques semaines et ils pouvaient Ă©changer jusqu’à 100 marks allemands au taux de 1 pour 20. 39 Charriere/Duguet 1946. Cf. pour ce qui suit Cochet 1991,1992a, 2003, Lewin 1987, Boudot 19 ... 61Il ne semble pas que ces principes aient Ă©tĂ© appliquĂ©s partout uniformĂ©ment. Diverses dispositions visaient Ă  pallier les dĂ©savantages juridiques dus Ă  leur longue absence dans le domaine du AprĂšs un repos de courte durĂ©e, la plupart des travailleurs rapatriĂ©s s’étaient rĂ©insĂ©rĂ©s dans la vie active car, dans cette phase de reconstruction de l’aprĂšs-guerre, la demande de main-d’Ɠuvre Ă©tait forte et le chĂŽmage quasiment inexistant. Les agriculteurs rentrants reprenaient en gĂ©nĂ©ral leur ferme, les autres trouvaient facilement un emploi dans l’industrie, l’artisanat ou les services, le plus souvent dans leur ancien mĂ©tier et mĂȘme leur ancienne entreprise. Parmi les tĂ©moins interviewĂ©s, seul Georges T. fut confrontĂ© Ă  une attitude surprenante Georges T. en imitant le chef du personnel de son ancienne firme
 Ah, mais dites donc, les
 les prisonniers qui vont rentrer, on les emploie, mais vous, quand mĂȘme vous auriez pu
 vous dĂ©fendre pour pas aller en Allemagne ». Le mĂȘme type, vous savez, qui nous avait dit qu’il fallait Le mĂȘme ?Georges T. Ah oui, rire, ah j’dis, c’est pas possible. Alors on vous convoquera si on a une place pour vous. » Parce que les prisonniers rentraient aussi, forcĂ©ment, il y avait beaucoup de monde qui rentrait. Alors, vous comprenez, vous, vous n’avez pas Ă©tĂ©, vous n’avez pas Ă©tĂ© tellement des hĂ©ros » que nous dit le type, ah, lĂ , lĂ  je me rappelle toujours, mince, il me dit ça maintenant, hein, c’est gentil ! Et puis finalement, je vais trouver du boulot ailleurs, c’est, c’est fini, c’est pas grave. Oui. Mais en 45, euh, 45 lĂ , la vie Ă©tait trĂšs agitĂ©e en France, mais il y avait, euh, on travaillait, il y avait du travail. 62La situation de ceux qui avaient perdu leur commerce ou leur atelier pendant leur absence Ă©tait plus compliquĂ©e car ils devaient souvent repartir Ă  zĂ©ro. D’autres, frappĂ©s par la rĂ©quisition durant leur formation professionnelle ou leurs Ă©tudes, les reprenaient ou bien changeaient de cap aprĂšs leur retour. En effet, cette expĂ©rience les avait tous profondĂ©ment marquĂ©s, voire traumatisĂ©s pour certains, et il fallut plusieurs mois Ă  la plupart pour se rĂ©adapter Ă  une vie normale. Voici comment Michel Brisset a vĂ©cu le retour Ă  la ferme parentale 40 Brisset 2008. À la maison c’était la surprise car personne n’était prĂ©venu Ă©tant donnĂ© que le tĂ©lĂ©phone n’existait pas encore, mes parents n’avaient pas eu de mes nouvelles depuis aoĂ»t 1944. Mais qu’est-ce que j’ai trouvĂ© mon lit bon avec des draps blancs aprĂšs un dĂ©jeuner dĂ©licieux que je n’avais pas cru revoir
 J’étais entre ciel et terre Il m’a fallu quelques jours pour rĂ©aliser que j’étais enfin revenu d’Allemagne sans avions et alertes Il m’a fallu six mois pour que les piqĂ»res de puces disparaissent sur mon bras Enfin aprĂšs une dizaine de jours mon pĂšre me dit Michel va donc atteler les bƓufs et la boucle Ă©tait 63S’il Ă©tait agrĂ©able de dormir de nouveau dans des draps aprĂšs tant d’annĂ©es, leur sommeil resta troublĂ©, longtemps voire leur vie durant, de cauchemars de bombardements et de rĂ©pression, pour ceux qui les avaient subis Paul T. Je reviens un petit peu sur le retour, nous Ă©tions complĂštement dĂ©semparĂ©s, lĂ , au retour, hein. D’abord j’avais perdu l’habitude de dormir dans un lit. Je dormais sur le plancher, et puis les camarades me manquaient. ÉnormĂ©ment. L’ambiance de camaraderie, ça
 Mes parents m’avaient trouvĂ© complĂštement changĂ©, ma mĂšre
 ne me reconnaissait plus. Et puis j’avais des cauchemars, j’avais des
 plein de choses dĂ©sagrĂ©ables. Ça a durĂ© longtemps
H. Hm. Longtemps, ça veut dire ? Des annĂ©es ?Paul T. Oh. Peut-ĂȘtre quinze ans
 Parce que ce sĂ©jour en prison, ça m’avait marquĂ© Oui. Plus le sĂ©jour en prison que les autres conditions
Paul T. Oui. Il m’arrive mĂȘme encore, et pourtant, il n’a pas Ă©tĂ© trĂšs long, ce sĂ©jour, il m’arrive encore de, parfois, de rĂȘver
 Sujet du devoir DANS LA MARSEILLAISE COMMENT SONT APPELES LES COMBATTANTS FRANCAIS ? DANS LE TEXTE QU'EST CE QUI SOUTIENT LEUR COMBAT ? POURQUOI PEUT-ON DIRE QUE LA MARSEILLAISE EST A LA FOIS UN CHANT PATRIOTIQUE ET UN CHANT REVOLUTIONNAIRE ? OĂč j'en suis dans mon devoir LES COMBATTANTS FRANCAIS SONT APPELES ENFANTS DE LA PATRIE ? un chant patriotique car il est chantĂ© en tant que hyme nationale pour reprĂ©senter dans les cĂ©rĂ©monies officielles et un chant rĂ©volutionnaire car c'est un chant de guerre sous la rĂ©volution ? 403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. If you provide content to customers through CloudFront, you can find steps to troubleshoot and help prevent this error by reviewing the CloudFront documentation. Generated by cloudfront CloudFront Request ID OwVmsLll0FOm1qajDPUKJvphBnTOOucEJkCeMXT0_GwBBSvlEysebw== 1Parler d’immigration au cours de la PremiĂšre Guerre mondiale, c’est Ă©galement Ă©voquer les circulations des “coloniaux”. Si certains se dĂ©placent vers la mĂ©tropole pour y travailler, d’autres sont enrĂŽlĂ©s dans l’armĂ©e, se destinant Ă  combattre au la veille de la Grande Guerre, l’institution militaire française connaĂźt des rĂ©formes d’envergure ayant pour consĂ©quence de systĂ©matiser l’appel aux colonies » pour l’effort de guerre, alors que l’Europe se prĂ©pare Ă  sombrer dans la grande boucherie ». Les troupes destinĂ©es Ă  servir outre-mer, constituĂ©es d’EuropĂ©ens et de combattants indigĂšnes », dĂ©jĂ  connues sous le nom de troupes de Marine », prennent au ministĂšre de la Guerre le nom de troupes coloniales ». L’armĂ©e d’Afrique — qui constitue, depuis le 28 septembre 1873, le 19e corps d’armĂ©e — participe activement Ă  la consolidation de l’empire 1881, des populations originaires de Tunisie, devenue protectorat français, viennent grossir les garnisons de tirailleurs aux cĂŽtĂ©s des AlgĂ©riens. Les premiers engagements militaires dans la ChaouĂŻa marocaine en 1903-1907 exigent l’envoi de troupes, notamment de rĂ©giments de tirailleurs algĂ©riens, pour lutter contre les Berabers » et les Chleuhs ». Avec le protectorat marocain en 1912, de nombreux combattants “indigĂšnes” intĂšgrent des unitĂ©s rĂ©guliĂšres. D’autres formations spĂ©cifiques Ă  l’armĂ©e d’Afrique sont Ă©galement créées, comme les compagnies mĂ©haristes sahariennes. En mĂȘme temps, l’armĂ©e française poursuit son processus d’intĂ©gration des â€œĂ©lites” militaires maghrĂ©bines qui entrent dans les plus prestigieuses Ă©coles militaires, tel ChĂ©rif Cadi, premier polytechnicien faire oublier la dĂ©faite de 1870, et toujours dans le cadre d’une propagande coloniale intensive, pas une exposition universelle et coloniale, pas une cĂ©rĂ©monie officielle ne se tient sans un dĂ©tachement de turcos [1] ou de spahis [2], et notamment Ă  Paris en 1878, 1889, 1900, 1906, 1907 ; Ă  Marseille en 1906 et 1908 ; Ă  Lyon en 1894 et 1914, ainsi qu’à Tourcoing ou Ă  du conseil des ministres du 27juillet 1914, le ministre de la Guerre, Adolphe Messimy, et le sous-secrĂ©taire d’État aux Affaires Ă©trangĂšres, Abel Ferry, affirment la nĂ©cessitĂ© de prĂ©lever dans l’Empire et prioritairement au Maghreb des forces importantes, tant en raison de leurs effectifs que de leurs qualitĂ©s exceptionnelles ». En AlgĂ©rie, en Tunisie et au Maroc, les â€œĂ©lites” rĂ©pondent immĂ©diatement aux attentes de la RĂ©publique. Le sultan Mohammed Ben Youssef, futur roi Mohammed V, souligne que le protectorat, doit Ă  la France un concours sans rĂ©serve, ne lui marchander aucune de nos ressources et ne reculer devant aucun sacrifice » [3].6De toute Ă©vidence, les oppositions de l’avant-guerre semblent oubliĂ©es. Elles Ă©taient pourtant virulentes, comme on peut le constater dans La DĂ©pĂȘche algĂ©rienne de novembre 1907, oĂč des officiers et des colons doutaient du loyalisme des troupes maghrĂ©bines Vous voulez apprendre Ă  tous les bicots Ă  manier le fusil ! ». La peur de l’Allemand lĂšve les derniĂšres inquiĂ©tudes. Le pragmatisme froid l’emporte. La grande migration vers la France s’annonce...ArrivĂ©e en mĂ©tropole des combattants et de l’islam7Avec le dĂ©but des hostilitĂ©s, de Marseille Ă  SĂšte, de Bordeaux Ă  La Rochelle ou au Havre [4], vont dĂ©barquer 20 000 AlgĂ©riens, 8 000 Tunisiens et 3 500 Marocains. Au total, sur les 40 premiers bataillons de troupes nord-africaines, 32 arrivent en France entre aoĂ»t et septembre 1914 alors que, paradoxalement, l’on va rapatrier dans le mĂȘme mouvement 5 000 travailleurs algĂ©riens. Les combattants algĂ©riens, tunisiens et marocains ainsi que les spahis sont envoyĂ©s sans grande prĂ©paration en premiĂšre ligne [5], aux cĂŽtĂ©s des troupes d’Afrique noire [6] et des EuropĂ©ens d’Afrique du aoĂ»t 1914, dĂšs les premiers combats, notamment lors de la bataille de Charleroi ou au cours de la bataille de l’Aisne, ces troupes composĂ©es de jeunes recrues inexpĂ©rimentĂ©es — Ă  l’exception de celles qui avaient combattu au Maroc avant 1912 — vont s’effondrer. Cette situation est directement liĂ©e au dĂ©ficit de l’encadrement [7] et au manque de prĂ©paration devant les spĂ©cificitĂ©s des combats continentaux. Il faut attendre le rĂ©tablissement sur la Marne, au dĂ©but de septembre 1914 lors des engagements de Tracy-le-Mont, pour qu’une Ă©bauche d’organisation se dessine. MalgrĂ© cette rĂ©organisation et le soutien des populations — comme Ă  Paris, oĂč la population acclame les tirailleurs de la 45e division d’infanterie — la bataille de l’Ourcq et les combats sur l’Yser ou le front de l’Oise sont tout autant dĂ©vastateurs. Au cours de l’hiver 1914, et aprĂšs l’hĂ©catombe des premiers engagements, le front s’est chaque camp, les soldats s’enfoncent dans la terre afin d’échapper aux obus de tout calibre et bientĂŽt aux gaz. Ces combattants de la premiĂšre heure » sont Ă©puisĂ©s et meurtris dans leur chair par les intempĂ©ries. De nombreux refus de combattre sont alors comptabilisĂ©s, de mĂȘme que les mutilations volontaires ces dĂ©sen-gagements sont immĂ©diatement rĂ©primĂ©s, notamment Ă  la mi-dĂ©cembre 1914 Ă  la demande du gĂ©nĂ©ral Foch qui ordonne alors que plusieurs tirailleurs tunisiens soient fusillĂ©s pour l’exemple » par un peloton de zouaves [8] dans le secteur belge de Verbranden-Molen. Devant les rapports alarmants, qui parlent de combattants perdus, transis et incapables de se battre, de nombreux bataillons sont retirĂ©s du front pour ĂȘtre rĂ©instruits Ă  l’ partir du printemps 1915, tout change [9]. Lorsque l’on voit arriver les troupes maghrĂ©bines dans un Ă©lan furieux des dĂ©mons en djellaba », comme l’écrira le futur marĂ©chal Juin, c’est le signe que le temps de l’offensive ou de la contre-attaque est arrivĂ©. L’imagerie s’empare de ces nouveaux hĂ©ros modernes et la grande presse en fait les emblĂšmes de la victoire possible, Ă  l’image de l’hebdomadaire Le Miroir qui prĂ©sentait dĂšs le 29 novembre 1914 ces brillants chasseurs d’Afrique sur la ligne de feu » en page de situations sont trĂšs diverses en fonction des territoires et des politiques de recrutement. Au Maroc, c’est l’Office du Maroc qui assure le suivi de cette mobilisation dans un premier temps puis, l’annĂ©e suivante, c’est l’Office parisien du gouvernement chĂ©rifien qui siĂšge Ă  la galerie d’OrlĂ©ans du Palais Royal qui prend le relais pour les Marocains prĂ©sents en mĂ©tropole [10]. Les Marocains de l’époque lui donnĂšrent eux-mĂȘmes le nom de consulat du Maroc », selon Joanny Ray [11], avant sa disparition au profit des bureaux des Affaires indigĂšnes du ministĂšre de l’IntĂ©rieur de Paris, du Havre, de Clermont-Ferrand, de Bourges, de Bordeaux, de Lyon et de Marseille. En tout Ă©tat de cause, la mobilisation va aller croissant au Maroc [12], jusqu’à concerner de 40 000 Ă  45 000 combattants et sans doute tout autant de Tunisie, la situation s’organise Ă  partir du dĂ©cret du 10 aoĂ»t 1914 autorisant les populations Ă  contracter un engagement pour toute la durĂ©e de la guerre Ă  partir de l’ñge de 17 ans. Au dĂ©but du conflit, on compte quelques milliers de Tunisiens prĂ©sents en mĂ©tropole et, trois ans plus tard, ils seront prĂšs de 70 000 Ă  s’ĂȘtre engagĂ©s pour la France [13]. En aoĂ»t 1914, sept nouvelles classes de rĂ©servistes tunisiens sont appelĂ©es sous les drapeaux pour renforcer la prĂ©sence tunisienne en France. L’un d’entre eux, le tirailleur Mohamed Ben Abdallah Ben Rezig Ez Zoghlani, en traitement Ă  l’hĂŽpital n° 44 de Montpellier, Ă©crit en juillet 1915 au califat de Testour que les soldats tunisiens ne font qu’un avec les Français dans les attaques qui sont irrĂ©sistibles » [14]. Au final, sur 80 000 combattants, un peu moins de la moitiĂ© sont envoyĂ©s sur le front français et 8 000 dans le corps expĂ©ditionnaire d’ AlgĂ©rie, la situation est plus complexe, dans la mesure oĂč la conscription a Ă©tĂ© instituĂ©e par dĂ©cret depuis fĂ©vrier 1912 [15] mais qu’un double systĂšme de recrutement perdure pour maintenir les flux de combattants [16]. Avec les dĂ©crets de septembre 1916, on bascule vers l’incorporation intĂ©grale » des conscrits de la classe 1917. Puis, l’annĂ©e suivante, Georges Clemenceau, dans une dĂ©pĂȘche datĂ©e du 16 dĂ©cembre 1917, va dĂ©cider d’intensifier le recrutement des troupes. Au final, le bilan est Ă©quilibrĂ©, puisque tout au long du conflit sont recrutĂ©s 85 500 appelĂ©s et tout juste 1 000 engagĂ©s volontaires » de plus. Sur ce total, la classe 1918 n’ayant guĂšre combattu sur le front, le nombre effectif de combattants mobilisĂ©s en AlgĂ©rie est estimĂ© entre 150 000 et 160 000 hommes [17].14DĂšs le dĂ©but de la guerre, la question de la religion est soulevĂ©e pour s’opposer Ă  la propagande allemande et turque, et alors que le sultan ottoman prĂŽne explicitement la guerre sainte et le djihad face aux AlliĂ©s. En mĂȘme temps, les Ă©missions radiophoniques en arabe et des journaux comme Le Jeune Turc incitent les tirailleurs nord-africains Ă  la rĂ©volte face au colonisateur ». Sauf dans quelques rĂ©gions de l’AlgĂ©rie et de la Tunisie, les confrĂ©ries religieuses des pays d’Afrique du Nord se sont tout de suite Ă©levĂ©es contre cette idĂ©e [18], de mĂȘme que les cheikhs des trois grandes communautĂ©s musulmanes de Tunisie qui affirment le 8 novembre 1914 au RĂ©sident gĂ©nĂ©ral L’Allemagne est un pays barbare, nous resterons loyaux au Bey et Ă  la France » [19]. L’enjeu religieux va traverser tout le conflit, et lorsqu’ils Ă©taient faits prisonniers par les Allemands, les indigĂšnes maghrĂ©bins Ă©taient sĂ©parĂ©s des autres militaires et envoyĂ©s dans un camp spĂ©cial Ă  WĂŒnsdorf » oĂč on essayait de les enrĂŽler dans l’armĂ©e turque [20].15Pour renforcer l’attachement des combattants musulmans, les autoritĂ©s françaises se montrent vigilantes en matiĂšre de respect des pratiques religieuses. Et le peintre Étienne Dinet, converti Ă  l’islam et qui s’inquiĂšte de savoir si les morts musulmans sont inhumĂ©s selon les rites de leur religion, va conseiller les autoritĂ©s militaires pour concevoir une stĂšle funĂ©raire adaptĂ©e aux attentes des combattants [21]. Il sera Ă©coutĂ© et, trĂšs vite, ce modĂšle-rĂ©fĂ©rence sera envoyĂ© aux commandements au front ou dans les hĂŽpitaux. Afin de suivre les combattants et de faire en sorte qu’ils restent fidĂšles Ă  la France », des imams sont envoyĂ©s au front dĂšs le mois de juin 1915, et une mosquĂ©e est construite Ă  Bachet prĂšs de Tarascon. Par la suite, les lieux de culte se multiplient, Ă  l’image de la mosquĂ©e du jardin colonial de Nogent-sur-Marne oĂč est installĂ© un hĂŽpital pour les blessĂ©s musulmans [22].16Tout au long du conflit, cette prĂ©occupation Ă  l’égard des prĂ©ceptes religieux est toujours prĂ©sente et sur le rythme croissant de la propagande allemande. Les autoritĂ©s françaises saisissent rĂ©guliĂšrement aussi bien au front qu’au Maghreb des tracts, ouvrages et brochures de propagande souvent Ă©ditĂ©s en Suisse, en Allemagne ou dans l’Empire ottoman, notamment pour soutenir le ComitĂ© d’indĂ©pendance de l’AlgĂ©rie-Tunisie. Certains propagandistes sont mĂȘme cĂ©lĂšbres, comme Boukabouya, qui Ă©crit sous le nom de lieutenant El Hadj Abdallah et qui diffuse plusieurs ouvrages et revues particuliĂšrement visĂ©es par les saisies comme la Revue du Maghreb ou le Bulletin de la SociĂ©tĂ© pour le progrĂšs de l’islam de l’Office musulman Français comprennent vite l’importance de disposer d’une contre-propagande efficace face Ă  cette offensive propagandiste pan-islamiste. Ils mettent en place une presse capable de s’adresser aux MaghrĂ©bins en s’appuyant sur des Syriens comme l’écrivain libano-amĂ©ricain Amin al-Rihani et des Turcs prĂ©sents en France. Ils vont tout d’abord lancer L’Avenir Al Mustakbal. Mais des animateurs de la revue, comme Rachid Matran, Choukri Ghanem ou Georges SamnĂ©, proches des partis syriens et pro-chrĂ©tiens, ne sont pas en phase avec les prĂ©occupations du lectorat maghrĂ©bin. Cet Ă©chec va conduire les autoritĂ©s françaises Ă  crĂ©er Panorama, une nouvelle revue grand format et trĂšs bien illustrĂ©e qui sera diffusĂ©e Ă  plus de 50 000 exemplaires jusqu’en mĂȘme temps, le quai d’Orsay et Si Kaddour Ben Ghabrit, haut fonctionnaire et futur fondateur de la Grande MosquĂ©e de Paris, soutiennent la sociĂ©tĂ© des Habous destinĂ©e Ă  aider les pĂšlerins musulmans originaires de l’empire colonial. Pour maintenir la pression sur le recrutement et convaincre l’opinion au Maghreb, les autoritĂ©s françaises insistent d’ailleurs sur la prise en compte des contraintes liĂ©es Ă  l’islam dans les mesures destinĂ©es aux combattants musulmans. Originaire de Sidi Bel AbbĂšs, Si Kaddour Ben Ghabrit est le pivot de cette politique, Ă  l’aune de son expĂ©rience de diplomate et d’attachĂ© au protectorat au Maroc, en liaison avec Pierre de Margerie du quai d’Orsay. Au-delĂ  des premiĂšres mesures, les autoritĂ©s militaires Ă©ditent des manuels de recettes ou d’arabe et organisent rĂ©guliĂšrement des fĂȘtes pour distraire les combattants. C’est lors de ces fĂȘtes que l’on voit des danseuses » se donner en spectacle mais en rĂ©alitĂ©, sorte de cache-misĂšre, ce sont bien souvent des soldats dĂ©guisĂ©s en femmes...19On le voit, autour de ces combattants s’organise tout un systĂšme qui les rĂ©duit le plus souvent Ă  des musulmans. En mĂȘme temps, on cherche Ă  prĂ©server l’ordre colonial et Ă  rĂ©pondre aux inquiĂ©tudes des populations locales. Les coloniaux sont soumis Ă  une entreprise de sĂ©grĂ©gation qui vise Ă  Ă©viter toute “contamination” des mƓurs le front et en images20DĂšs le printemps 1915, aprĂšs une formation plus qualitative et une meilleure prĂ©paration, les troupes maghrĂ©bines sont envoyĂ©es en Champagne et sur l’Yser. Au combat, leur rĂ©putation est immĂ©diate. Ils sont trĂšs vite considĂ©rĂ©s comme des combattants hors norme » et les Marocains du 2e RĂ©giment mixte de zouaves et de tirailleurs sont surnommĂ©s par les Allemands les hirondelles de la mort ».21Mais face aux rigueurs de l’hiver 1915, les bataillons des troupes coloniales perdent leur nouvel Ă©lan [23]. Maladies pulmonaires, tuberculose, dĂ©labrement physique et gelures conduisent le commandement Ă  relever les Subsahariens pour les installer dans d’immenses camps créés pour eux dans les rĂ©gions de Bordeaux et de FrĂ©jus, ainsi qu’une partie des MaghrĂ©bins qu’il convient de “protĂ©ger” des nouvelles conditions du front. À l’arriĂšre, ils sont toujours sous surveillance. Un nouvel arrĂȘtĂ© d’octobre 1915 rĂ©glemente les horaires d’ouverture, selon l’origine, des Ă©tablissements et dĂ©bits de boissons. Ainsi, les indigĂšnes n’y auront accĂšs que le mardi et le jeudi ; le dimanche et les jours fĂ©riĂ©s, les EuropĂ©ens pourront consommer de 11 heures Ă  20 heures, alors que les indigĂšnes ne pourront le faire que de 14 heures Ă  20 heures [24].22Sur de nombreux fronts, leur prĂ©sence va ĂȘtre dĂ©terminante, comme Ă  Verdun ou lors des derniers jours de fĂ©vrier 1916, oĂč les zouaves et tirailleurs de la 37e Division d’infanterie essuient de lourdes pertes lors des contre-attaques. Ce sont eux qui bloquent les Allemands sur la rive droite de la Meuse. Ce sont encore eux que l’on remarque sur le Chemin des Dames [25], notamment le 1er RĂ©giment de tirailleurs algĂ©riens, les 1er et 11e rĂ©giments de zouaves ainsi que le RĂ©giment d’infanterie coloniale du Maroc [26]. En parallĂšle, s’impose dans la grande presse une autre image qui leur nuit, prĂ©cise Marion Perceval, les zou-zou [surnom infantilisant, diminutif de “zouave”] qui jouent, boivent et draguent les quelques femmes qui s’aventurent dans le camp » [27]. De toute Ă©vidence, au contact de ces troupes, l’image des MaghrĂ©bins chez les mĂ©tropolitains change en profondeur Ce n’étaient plus des palais semblables Ă  celui de Mustapha et des Mille et une nuits, ce n’était plus un Ă©mir, ni mĂȘme le marĂ©chal des logis MarZouk en uniforme de parade que l’on voyait, mais une masse d’hommes pauvres, dĂ©racinĂ©s, Ă©trangers au climat, aux rues, Ă  la langue, aux coutumes » [28].23Face Ă  la demande croissante de combattants, au Maghreb l’opinion rĂ©agit. Dans le Constantinois, par exemple, les rĂ©voltes contre la mobilisation s’intensifient Ă  partir de 1916, lorsque les autoritĂ©s dĂ©cident d’incorporer la classe 1917. Sur les places publiques et les marchĂ©s [29], on annonce la venue prochaine des Turcs accompagnĂ©s d’un Mahdi ou sauveur de l’islam, en faisant rĂ©fĂ©rence Ă  la grande rĂ©volte de 1871, pour convaincre les populations de refuser l’incorporation. De nombreux sabotages ont lieu, mais aussi des assassinats d’EuropĂ©ens et de notables pro-Français. La rĂ©volte connaĂźt son acmĂ© au dernier trimestre de 1916 avec l’insurrection des ChaouĂŻas de l’AurĂšs [30]. Les autoritĂ©s mettent du temps Ă  rĂ©agir, mais dĂ©cident d’envoyer plusieurs milliers d’hommes et deux rĂ©giments d’infanterie venus de France, plus de l’artillerie et de l’ rĂ©agir au dĂ©faitisme, au moment de l’offensive Nivelle du Chemin des Dames en avril 1917, les officiers français soulignent l’engagement des MaghrĂ©bins, leur volontarisme, et affirment qu’ils ont un esprit plus offensif que les autres troupes avec lesquelles ils combattent ». La confiance Ă  leur Ă©gard est rĂ©elle, et c’est le plus souvent Ă  eux que fera appel l’état-major pour surveiller les rĂ©giments mĂ©tropolitains peu sĂ»rs ou bien pour anticiper les mutineries. Mais c’est par les images que la propagande officielle va bĂątir une mythologie autour de ces combattants. On retrouve ces soldats maghrĂ©bins sous des formes multiples dans les fonds d’images de la Section photographique de l’armĂ©e spa. Deux grandes campagnes de photographies vont ĂȘtre organisĂ©es, dans l’Oise en 1916 et dans l’Aisne en 1917. Toutes les Ă©tapes de la mobilisation » sont mises en images, de l’enrĂŽlement des conscrits comme en Tunisie avec le tirage au sort en 1916 jusqu’aux champs de bataille Un coin d’AlgĂ©rie dans la vallĂ©e de l’Oise en 1916 [31]. Les revues Sur le vif ou Le Miroir vont promouvoir ces photographies et les croquis sur ces combattants, consacrant des numĂ©ros rĂ©guliers aux troupes les armes se taisent dans une Europe dĂ©vastĂ©e au terme de quatre annĂ©es de guerre, auxquelles s’ajoute la redoutable Ă©pidĂ©mie de grippe espagnole de 1918, le bilan est lourd. Sur un total de 1 400 000 morts et 4 millions de blessĂ©s français, l’empire colonial a payĂ© un lourd tribut. Les troupes marocaines sont, en proportion, les plus touchĂ©es, avec 22 % de pertes dans les effectifs engagĂ©s contre 13 % pour les Tunisiens.26MalgrĂ© une fraternitĂ© d’armes indĂ©niable, les inĂ©galitĂ©s persistent et se gĂ©nĂ©ralisent Ă  la fin du conflit. À fonction et grade Ă©quivalents, un tirailleur perçoit encore la moitiĂ© de la solde d’un mĂ©tropolitain, et les rares indigĂšnes parvenus au grade d’officier ne voient leur carriĂšre progresser qu’avec une extrĂȘme lenteur. Comme l’écrit Elkbir Atouf, si cette pĂ©riode de 1914-1918 reprĂ©sente incontestablement le dĂ©but du va-et-vient qui a largement marquĂ© l’histoire des mouvements migratoires entre la mĂ©tropole française et ses colonies nord-africaines » [32], la RĂ©publique n’a pas posĂ© les bases d’une Ă©galitĂ© entre mĂ©tropolitains et indigĂšnes. C’est d’ailleurs au cours de ces annĂ©es qu’un vocabulaire mĂ©prisant pĂ©nĂštre le langage populaire en France, Ă  l’image des termes “bicot”, “naze”, “bougnoule”, “sidi” ou “arbi” pour les Arabes, “modiste” pour les zouaves Ă  cause de leur uniforme, mais aussi plus imagĂ©s comme “baraka”, “cafard”, “gourbi” ou “barda”, ces termes se fixant dĂ©finitivement dans le langage mĂȘme temps, on voit Ă©merger une nouvelle gĂ©nĂ©ration politique parmi ces travailleurs ou militaires, dont l’émir Khaled, petit-fils d’Abd el-Kader, est le plus parfait exemple. En novembre 1914, il est nommĂ© commandant du Groupe des armĂ©es du Nord. Le gĂ©nĂ©ral Foch souhaite l’utiliser pour remotiver les divisions nord-africaines dans de vĂ©ritables tournĂ©es qui dureront plusieurs mois. Il deviendra, au lendemain de la guerre, un responsable politique majeur [33] et rĂ©clamera une reprĂ©sentation parlementaire pour les AlgĂ©riens en soutenant le mouvement de rĂ©forme des jeunes AlgĂ©riens Nous avons mĂ©ritĂ© cet honneur et la mĂšre patrie considĂ©rera sans doute qu’elle se doit Ă  elle-mĂȘme de nous l’accorder ». Face Ă  son activisme croissant aprĂšs-guerre et Ă  ses demandes Ă©galitaires, les autoritĂ©s françaises vont le contraindre Ă  l’exil en quatre ans de conflits et de sacrifices [34], la popularitĂ© de ces combattants est duale d’une part, ils font peur et sont regardĂ©s avec crainte ; d’autre part, des centaines de cartes postales, photographiques ou illustrĂ©es, de vignettes publicitaires, d’affiches, de unes et de reportages dans la presse, d’objets manufacturĂ©s et de romans popularisent ces valeureux soldats. Le combattant sert Ă  convaincre la nation de ses ressources pour vaincre et surtout Ă  stigmatiser les Allemands des barbares, encore plus sauvages que ceux qu’on leur oppose. En combattant dans notre camp et non comme les Turcs avec les Allemands, celui du bon droit, contre les Boches inhumains », les tirailleurs, spahis, zouaves et goumiers [35] acquiĂšrent un autre et travailleurs29Dans toute la France, travailleurs, agriculteurs, blessĂ©s, convalescents ou jeunes recrues en formation vont, loin du front, marquer de leur prĂ©sence ces annĂ©es de conflit. À Lyon [36] et dans sa pĂ©riphĂ©rie, plus de 70 unitĂ©s hospitaliĂšres sont mises en place, et de nombreux soldats gazĂ©s y seront accueillis. De nombreux carrĂ©s musulmans sont alors autorisĂ©s, comme Ă  La MulatiĂšre, ville situĂ©e Ă  proximitĂ© de Lyon, oĂč plus de 200 personnes seront enterrĂ©es. Les tirailleurs blessĂ©s sont emmenĂ©s dans des hĂŽpitaux oĂč ils reçoivent des soins prodiguĂ©s par les dames de la Croix-Rouge qui sont souvent Ă©paulĂ©es par des officiers interprĂštes. Durant leur convalescence, certains recevront des cours d’agriculture et des cours de français, comme dans les centres sanitaires de Moisselles, de CarriĂšre-sur-Bois et de Nogent-sur-Marne [37]. NĂ©anmoins, par peur des dĂ©sertions, les permissions de convalescence aprĂšs un sĂ©jour Ă  l’hĂŽpital ne peuvent ĂȘtre accordĂ©es qu’à la condition expresse d’ĂȘtre hĂ©bergĂ© par une Ɠuvre, comme la SociĂ©tĂ© du foyer musulman par exemple, oĂč la discipline ressemble Ă  celle de la devient un lieu de passage obligĂ© pour les combattants et les blessĂ©s qui arrivent ou repartent de France. Dans ce contexte, le 23 dĂ©cembre 1916, le procureur de la RĂ©publique Ă©crit au commissaire central La sĂ©curitĂ© publique dans la ville de Marseille, que la rĂ©forme de la police en 1908 avait peu Ă  peu rĂ©tablie, se trouve de nouveau compromise par l’afflux d’une population turbulente venant d’AlgĂ©rie, de Tunisie ou du Maroc et qui semble s’ĂȘtre fixĂ©e aux alentours des grandes usines, dans les faubourgs, mĂȘme au centre de la ville ». La situation est telle que les autoritĂ©s locales et la Chambre de commerce vont imaginer un projet en 1916-1917, la construction d’un “village kabyle” au cƓur de la citĂ© pour contrĂŽler plus efficacement cette population, mais aussi les travailleurs auxquels on fait de plus en plus appel pour compenser le dĂ©part des hommes pour le point de dĂ©part de cette idĂ©e repose sur un double constat la France a besoin de cette main-d’Ɠuvre, mais ces travailleurs ne doivent pas entrer en contact avec les mĂ©tropolitains. Le projet de village se structure autour d’une place centrale dĂ©volue aux bĂątiments symbolisant les fonctions de l’édilitĂ© djemaa, du commerce bazar, boulanger, boucher, cafĂ©, restaurant halal et du religieux mosquĂ©e et logement du muezzin, sans oublier le hammam et ses rĂ©servoirs. Les concepteurs font d’ailleurs appel aux “conseils” d’Étienne Dinet converti depuis peu Ă  l’islam qui fournit en janvier 1917 quelques indications pour la construction d’une mosquĂ©e aussi simple et bon marchĂ© que possible ». Cet incroyable projet va ĂȘtre arrĂȘtĂ© devant ses coĂ»ts prohibitifs, mais la volontĂ© de l’administration de mettre Ă  part » les coloniaux et les MaghrĂ©bins s’installe et deviendra le pivot de la politique d’accueil de ces populations dans les cinq dĂ©cennies fait, la main-d’Ɠuvre coloniale est immĂ©diatement gĂ©rĂ©e » comme spĂ©cifique », et on va revenir sur les libĂ©ralitĂ©s » de l’avant-guerre si en juin 1913 le mouvement migratoire avait bĂ©nĂ©ficiĂ© de la suppression du permis de voyage obligatoire pour les indigĂšnes », ce qu’avait confirmĂ© la loi du 15 juillet 1914 au nom du loyalisme de nos sujets algĂ©riens », toutes ces mesures sont supprimĂ©es. TrĂšs tĂŽt, plusieurs organismes coordonnent les flux de travailleurs, de maniĂšre trĂšs compartimentĂ©e le Service de la main-d’Ɠuvre Ă©trangĂšre smoe, le Service d’organisation des travailleurs coloniaux sotc créé en 1916 et qui dĂ©pend du ministĂšre de la Guerre, et enfin, l’Office national de la main-d’Ɠuvre agricole, le futur smoa [38]. Globalement, 75 % des personnes recrutĂ©es au Maghreb vont passer par le stoc [39]. Ces travailleurs, du moins ceux qui sont dans le systĂšme officiel, vont bĂ©nĂ©ficier de primes d’embauche, du renouvellement de leur contrat, de la franchise postale pour envoyer leurs lettres, et pour ceux qui tombent malades, les autoritĂ©s prĂ©voient qu’ils seront pris en charge au mĂȘme titre qu’un vite, les conditions contractuelles et financiĂšres ne rĂ©pondent plus aux attentes des populations locales, et de nombreuses rĂ©bellions contre les recrutements sous protection militaire » se succĂšdent dans la rĂ©gion de Tizi-Ouzou, dans les AurĂšs, le Constantinois ou autour de Mascara insurrection des BĂ©ni Chougrane. Dans de nombreuses rĂ©gions, la rĂ©quisition remplace le volontariat comme Ă  Alger, oĂč les autoritĂ©s jouent sur le montant de la prime d’engagement. On dĂ©couvre que ces travailleurs, plus ou moins libres dans leur engagement, sont trĂšs jeunes, que 20 % ont moins de 15 ans et quelques-uns Ă  peine 13 ans, et qu’ils sont souvent malades et vivent dans des conditions sanitaires flux de travailleurs est tel que, Ă  Lyon, on parle dĂ©sormais de trains de Kabyles » remontant de Marseille pour se rendre dans le Nord ou en Île-de-France [40]. En rĂ©gion parisienne, on retrouve des travailleurs dans la capitale du 17e au 20e arrondissement, mais aussi du 12e au 15e arrondissement et dans le 5e et en proche banlieue AsniĂšres, Levallois, Charenton, Pantin, Saint-Denis, Aubervilliers, Montreuil ou Courbevoie [41]. À Marseille, leur prĂ©sence est visible autour de la porte d’Aix, rue des Chapeliers et dans les quartiers les plus pauvres [42]. Partout, des bars, restaurants, hĂŽtels, foyers et Ă©tablissements pour “coloniaux” ouvrent. DĂ©signĂ©s sous le nom de Diar el-Askri ou de cafĂ©s maures, ces lieux interdits aux civils et aux mĂ©tropolitains, avec bien souvent un lieu de priĂšre avec ou non des imans lorsqu’ils sont situĂ©s en province, deviennent des institutions pivots pour commĂ©morer les fĂȘtes religieuses, assurer le respect des rĂšgles alimentaires et des cĂ©rĂ©monies funĂ©raires, mais aussi pour permettre aux combattants et aux travailleurs de garder un lien avec le toute Ă©vidence, et cela dans toutes les rĂ©gions françaises sans exception, cette prĂ©sence “coloniale” va marquer les paysages et les mentalitĂ©s, y compris dans des territoires loin du front. PrĂšs des trois quarts des travailleurs sont installĂ©s dans les rĂ©gions industrielles, c’est-Ă -dire Ă  Paris et dans sa banlieue, dans le Nord, dans l’Est et dans les dĂ©partements du RhĂŽne, de la Loire et des Bouches-du-RhĂŽne [43]. Dans le Gard ils reprĂ©sentent 10 % des ouvriers des entreprises dĂ©diĂ©es Ă  l’effort de guerre, Ă  Marseille et dans sa pĂ©riphĂ©rie ils sont omniprĂ©sents, et dans les Basses-Alpes ils reprĂ©sentent un quart du personnel des usines de guerre. En CĂŽte-d’Or, c’est Ă  partir de 1916 que quelques entreprises mĂ©tallurgiques font appel Ă  des travailleurs algĂ©riens comme les Grandes Tuileries bourguignonnes de Chagny qui recrutent aussi des Tunisiens. En Auvergne, en Aquitaine, en Bretagne ou en Bourgogne, par exemple dans les Forges de Gueugnon, ils sont prĂ©sents dans les industries locales. Sur certains sites, prĂ©cise Gilbert Meynier, lors de la visite mĂ©dicale on constate que plus des trois quarts des travailleurs sont malades [44].36Certaines entreprises construisent des “campements” pour cette nouvelle main-d’Ɠuvre, comme les Compagnies miniĂšres Ă  Montrambert, Saint-Gobain, les usines du RhĂŽne ou Berliet Ă  VĂ©nissieux. D’autres laissent les ouvriers algĂ©riens s’installer dans les taudis de centre-ville, comme Michelin Ă  Clermont-Ferrand ou les ateliers d’obus Ă  VĂ©nissieux qui emploient plus de 1 000 travailleurs maghrĂ©bins en 1918. Dans cette ville, la majoritĂ© s’installe autour de la place du Mazet que les VĂ©nissians surnomment “La MĂ©dina”. Les conditions de vie sont telles que le taux de dĂ©cĂšs parmi les travailleurs coloniaux, et notamment parmi les MaghrĂ©bins, est trĂšs Ă©levĂ©. En 1917, point d’orgue de l’effort de guerre [45], on dĂ©nombre quelque 69 000 AlgĂ©riens, 45 000 Marocains et 18 000 maintenir les taux de recrutement, une propagande active est orchestrĂ©e en 1917 par les autoritĂ©s françaises. Les mauvaises rĂ©coltes annuelles sont Ă  l’origine de l’augmentation du nombre de candidats marocains au recrutement organisĂ© et dirigĂ© depuis Casablanca. Dans ce contexte, l’annĂ©e 1917 bat le record du recrutement, mais l’impact de la pacification » [46], les mauvaises nouvelles qui circulent concernant les soldats marocains mobilisĂ©s produisent un effet politique et social loin d’ĂȘtre nĂ©gligeable. Au final, les recruteurs atteignent leur objectif avec le soutien du gouvernement gĂ©nĂ©ral en AlgĂ©rie et l’action de Lyautey au prĂ©sence induit un flux migratoire sans prĂ©cĂ©dent vers la mĂ©tropole, mais va aussi bouleverser les Ă©quilibres internes du monde ouvrier. C’est la premiĂšre fois que l’immigration maghrĂ©bine dĂ©couvre en nombre le salariat rĂ©gulier, des mondes urbanisĂ©s, des femmes occidentales, dans un mode de vie militarisĂ© Ă  outrance, ce qui va provoquer une rupture brutale et irrĂ©versible avec l’espace traditionnel [47]. S’ils entrent dans le monde du travail en mĂ©tropole, c’est donc Ă  la marge du monde ouvrier français et, dĂšs 1918, ils en repartent majoritairement sans vĂ©ritablement avoir fait corps avec le monde du travail... alors qu’ils auront Ă©tĂ© plus de 330 000 en France au cours de ces cinq annĂ©es 30 % d’AlgĂ©riens et 25 % de Marocains et de Tunisiens. Durant tout ce temps, l’hostilitĂ© Ă  leur Ă©gard est allĂ©e croissant au fur et Ă  mesure que le conflit hostilitĂ© grandissante Ă  la fin du conflit39Comme partout en France et comme dans la majoritĂ© des journaux, au mĂ©pris de la censure, Le ProgrĂšs, qui s’alarme rĂ©guliĂšrement de la prĂ©sence maghrĂ©bine, dĂ©nonce le 21 juin 1916 le fait qu’il n’y a pas un jour que quelques-uns de ces indigĂšnes ne se signalent par quelque extravagance ou par quelques coups de couteau ». Cette hostilitĂ© croissante atteint son apogĂ©e en 1917 et s’accompagne de rixes entre populations coloniales ». Si la plupart des conflits sont individuels, il se produit aussi parfois de vĂ©ritables Ă©meutes, des mutineries et des mouvements de grĂšve [48].40Au final, le rejet se fixe sur les travailleurs plus que sur les combattants. Les plus visĂ©s par les critiques et par les conflits entre des secteurs du prolĂ©tariat seront les travailleurs marocains. En 1916, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la cgt, LĂ©on Jouhaux, s’inquiĂšte de voir arriver des recrutĂ©s coloniaux dans les usines d’armement, se souvenant Ă  cette occasion des grĂšves marseillaises de 1910 et de l’action des dockers kabyles, comme le prĂ©cise un rapport du gĂ©nĂ©ral Pillot D’un tempĂ©rament violent et impulsif, le Nord-Africain a besoin d’ĂȘtre tenu par une main ferme. Il s’incline volontiers devant la force, mais il reste insensible Ă  la maniĂšre douce qu’il qualifie facilement de faiblesse ».41Peu Ă  peu, une sĂ©paration de type colonial va se diffuser en mĂ©tropole, accentuĂ©e par la “question sexuelle”. En interdisant aux femmes d’accompagner leur Ă©poux et en refusant le recours Ă  une main-d’Ɠuvre coloniale fĂ©minine Ă  l’exception de quelques antillaises, les autoritĂ©s françaises ont favorisĂ© les rapprochements entre ouvriers coloniaux et ouvriĂšres françaises dans les arsenaux et usines travaillant pour l’effort de guerre. Les mĂ©decins s’opposent Ă  ces unions car les hommes qui composent les troupes de couleur AlgĂ©riens, Marocains, SĂ©nĂ©galais, etc. sont tous syphilisĂ©s », affirme doctement le spĂ©cialiste Julien Raspail 1915. MĂȘme les fĂ©ministes s’en mĂȘlent, telle Louise Bodin 1917 au sujet de l’usine CitroĂ«n dans La Voix des femmes On a infligĂ© Ă  ces ouvriĂšres la promiscuitĂ© d’une population masculine Ă©trange, que nous connaissons sous le nom de Sidis... J’ai entendu beaucoup d’ouvriĂšres s’en plaindre et s’en rĂ©volter ».42Ces mouvements d’opinion se succĂšdent et sont vite relayĂ©s par la presse. En mars 1917, Le Figaro dĂ©nonce les travailleurs kabyles qui sur la voirie ne travaillent jamais » et L’ƒuvre publie, sous la plume de Georges de la FouchardiĂšre, l’article Sous l’Ɠil des BerbĂšres Je ne sais pas qui a eu l’idĂ©e de les faire venir Ă  Paris, probablement quelqu’un qui, n’ayant jamais mis le pied aux colonies, se faisait une idĂ©e flatteuse de ces montagnards envisagĂ©s comme travailleurs ». En mai 1917, un travailleur kabyle est agressĂ© Ă  Paris, et les exactions n’auront pas de cesse jusqu’au mois de juillet dans la capitale, avant de rebondir en province, comme au Havre oĂč, le 17 juin, une vĂ©ritable Ă©meute se produit Ă  l’encontre des dockers marocains faisant 15 morts. À Dijon, on assiste Ă  une vĂ©ritable chasse aux Arabes dans les rues de la ville. Au cours de l’étĂ©, c’est Brest qui est touchĂ©e oĂč, le 4 aoĂ»t 1917, les baraquements-bidonvilles des Arabes et des Kabyles sont attaquĂ©s par des dizaines d’ouvriers faisant cinq morts. Bien entendu, la quasi-totalitĂ© de ces affaires ont Ă©tĂ© Ă©touffĂ©es et jamais jugĂ©es par les autoritĂ©s et la la fin de quatre annĂ©es de conflit, le bilan est lourd pour les poilus des colonies » dont les pertes sont comparables Ă  celles des mĂ©tropolitains, mais dont le sacrifice a Ă©tĂ© dĂ©cuplĂ© par un long Ă©loignement de leur pays, un accueil difficile pour beaucoup en France et une hostilitĂ© croissante Ă  leur Ă©gard [49]. Sur les 175 000 Ă  180 000 AlgĂ©riens mobilisĂ©s les recrutĂ©s de 1918 n’ont pas connu le feu ou trĂšs marginalement [50], les 75 000 EuropĂ©ens d’AlgĂ©rie ainsi que les 20 000 des deux protectorats auxquels s’ajoutent 1 000 EuropĂ©ens d’Égypte que l’on retrouve dans des bataillons mixtes, les 40 000 Ă  45 000 Marocains et les 85 000 Tunisiens recrutĂ©s, on compte 80 000 Ă  85 000 combattants tuĂ©s et disparus [51].44En outre, Ă  l’heure de la victoire commune, beaucoup demandent l’égalitĂ© des droits Ă  l’aune du sacrifice de ces combattants qui ont brillĂ© Ă  Verdun, sur la Somme, Ă  la Malmaison ou au Chemin des Dames. Plusieurs personnalitĂ©s vont demander d’ailleurs la naturalisation des combattants originaires des colonies et des protectorats ainsi que celle de leurs familles, et notamment dĂšs 1915 au sein de la Commission aux affaires musulmanes. Charles Gide, par exemple, prĂ©sident de l’Alliance franco-indigĂšne [52], est le principal promoteur de cette revendication, expliquant que l’Empereur de Russie avait accordĂ© des droits de citoyennetĂ© aux Polonais et aux juifs moment charniĂšre est, au-delĂ  de la mĂ©moire combattante, un tournant majeur dans l’histoire de l’immigration maghrĂ©bine en France, tant au niveau quantitatif qu’au travers de la rencontre de deux univers hors du cadre colonial. Pour les ArmĂ©niens, la participation au conflit reprĂ©sente un moment de fiertĂ© et de courte reconnaissance avec l’éphĂ©mĂšre RĂ©publique d’ArmĂ©nie mai 1918-dĂ©cembre 1920. Pour les Turcs, cette histoire s’inscrit dans un conflit frontal avec la France, et elle se traduit par la prĂ©sence de prisonniers dans le sud de la France et notamment en Corse, dans le Gard, l’Aveyron, l’HĂ©rault, le Tarn et l’Aude. Pour ainsi dire, l’histoire de l’immigration moderne commence en ces temps de guerre, comme le constate dĂšs 1931 Norbert Gomar Il a fallu une circonstance extraordinaire, la guerre de 1914-1918, pour apprendre aux AlgĂ©riens, en plus grand nombre, le chemin de la France et pour marquer le dĂ©but de ce qui pourra ĂȘtre appelĂ© un vĂ©ritable courant d’immigration » [53]. Pour Benjamin Stora et Émile Temime, cette pĂ©riode correspond pour le Maghreb Ă  une vĂ©ritable migration de masse » [54], confirmant aussi que c’est Ă  l’armĂ©e que les AlgĂ©riens deviennent des Français musulmans » structurant une fracture dĂ©finitive entre deux citoyennetĂ©s, mĂȘme si l’ordre militaire, constate Jacques Simon, fut en dĂ©finitive plus Ă©galitaire que l’ordre colonial » [55].46L’expĂ©rience va prendre fin au moment de la victoire, aprĂšs laquelle en quelques mois une majoritĂ© de travailleurs sont rapatriĂ©s aux cĂŽtĂ©s des combattants. Pour le Maghreb, il s’agit de rĂ©cupĂ©rer cette main-d’Ɠuvre au plus vite, et pour les autoritĂ©s françaises il faut mettre fin Ă  une expĂ©rience qui a “trop durĂ©â€ et faire place aux combattants revenant du front. Ce rapatriement de masse — au total, ce sont entre 500 000 Ă  600 000 hommes qui sont venus en France dont une majoritĂ© d’AlgĂ©riens — va se faire dans des conditions anarchiques, avec beaucoup de travailleurs qui Ă©chappent aux autoritĂ©s et veulent rester en France. Il faudra progressivement interdire les prolongements de contrats et, Ă  partir de 1919, comme le recommande Georges Clemenceau, tous les travailleurs prĂ©sents au dĂ©pĂŽt de Marseille seront obligatoirement rapatriĂ©s en Afrique du page se tourne, la guerre s’éloigne, les droits attendus et l’égalitĂ© annoncĂ©e s’effacent derriĂšre les enjeux du CongrĂšs de Versailles de 1919, mais la minoritĂ© de travailleurs et de combattants qui reste en mĂ©tropole constitue les fondations de l’immigration qui se dĂ©veloppe dans la pĂ©riode suivante de l’entre-deux-guerres. Notes [*] Historien, Laboratoire UnitĂ© de recherche Migrations et sociĂ©tĂ© urmis, UniversitĂ© de Nice Sophia-Antipolis et UniversitĂ© Paris VII Diderot. [**] Historienne, membre associĂ©e au laboratoire UnitĂ© de recherche Migrations et sociĂ©tĂ© urmis, directrice gĂ©nĂ©rale de PangĂ©e network. [***] Historien, chercheur au laboratoire Communication et Politique, cnrs, co-directeur du groupe de recherche achac colonisation, immigration, post-colonialisme.Notre contribution est une version revue, corrigĂ©e et augmentĂ©e pour le prĂ©sent dossier de “1914-1918 l’appel aux colonies, l’appel aux travailleurs”, chapitre 4 de l’ouvrage de BLANCHARD, Pascal ; YAHI, NaĂŻma ; GASTAUT, Yvan ; BANCEL, Nicolas sous la direction de, avec le concours de LE NAOUR, Jean-Yves ; DEROO, Éric, La France arabo-orientale treize siĂšcles de prĂ©sences. Du Maghreb, de la Turquie, d’Égypte, du Moyen-Orient & du Proche-Orient, Paris Éd. La DĂ©couverte, 2013, pp. 105-135. [1] Tirailleurs algĂ©riens. [2] Soldats des corps de cavalerie de l’armĂ©e d’Afrique créés par l’armĂ©e française. [3] FRÉMEAUX, Jacques, “Les contingents impĂ©riaux au cƓur de la guerre ” Histoire, Économie et SociĂ©tĂ©, vol. 23, n° 23-2, 2004, pp. 215-233. [4] Cf. JAMES, Elisabeth, “AlgĂ©riens, Marocains et Tunisiens de 1914 Ă  1920”, in BARZMAN, John ; SAUNIER, Éric sous la direction de, Migrants dans une ville portuaire Le Havre XVIe-XXIe siĂšcles, Le Havre Publications des UniversitĂ©s de Rouen et du Havre, 2005, 240 p. [5] Cf. FLEISCHER, Alain ; MÖNCH, Winfried ; DEVOS, Emmanuelle ; PASTRE, BĂ©atrice de ; DEGAND, HervĂ©, Couleurs de guerre autochromes 1914-1918, Reims & la Marne, Paris Éditions du patrimoine – Monum, 2006, 116 p. [6] Cf. MICHEL, Marc, Les Africains et la Grande Guerre l’appel Ă  l’Afrique, 1914-1918, Paris Éd. Karthala, 2003, 302 p. [7] Cf. RECHAM, Belkacem, “Les musulmans dans l’armĂ©e française 1900-1945”, in ARKOUN, Mohamed sous la direction de, Histoire de l’Islam et des musulmans en France, Paris Éd. Albin Michel, 2006, pp. 742-761 ; RECHAM, Belkacem, Les musulmans algĂ©riens dans l’armĂ©e française, 1919-1945, Paris Éd. L’Harmattan, 1996, 327 p. [8] Infanterie lĂ©gĂšre de l’armĂ©e d’Afrique. [9] Cf. DEROO, Éric ; CHAMPEAUX, Antoine, La Force noire gloire et infortunes d’une lĂ©gende coloniale, Paris Éd. Tallandier, 2006, 223 p. [10] Cf. RIVET, Daniel, Lyautey et l’institution du protectorat français au Maroc 1912-1925, Paris Éd. L’Harmattan, 1996, 3 vol., 267 p., 297 p. et 357 p. [11] Cf. RAY, Joanny, Les Marocains en France, Paris Librairie du Recueil Sirey, 1938, 406 p. ; DEVILLARS, Pierre, “L’immigration marocaine en France”, Les Cahiers Nord-Africains, n° 37, fĂ©vrier 1954, 62 p. [12] Cf. JUIN, Alphonse marĂ©chal, La Brigade marocaine Ă  la bataille de la Marne 30 aoĂ»t au 17 septembre 1914. Guide des champs de bataille de l’Ourcq, Paris Presses de la CitĂ©, 1964, 168 p. [13] Cf. DEROO, Éric ; LE PAUTREMAT, Pascal, HĂ©ros de Tunisie spahis et tirailleurs d’Ahmed Bey 1er Ă  Lamine Bey 1837-1957, Tunis CÉRÈS Éditions, 2005, 173 p. [14] ARNOULET, François, “Les Tunisiens et la PremiĂšre Guerre mondiale 1914-1918”, Revue de l’Occident musulman et de la MĂ©diterranĂ©e, n° 38, 1984, pp. 47-61. [15] Cf. BOUCHÈNE, Abderrahmane ; PEYROULOU, Jean-Pierre ; TENGOUR, Ouanassa Siari ; THÉNAULT, Sylvie sous la direction de, Histoire de l’AlgĂ©rie Ă  la pĂ©riode coloniale 1830-1962, Paris Éd. La DĂ©couverte, 2012, 717 p. [16] Cf. SIMON, Jacques sous la direction de, AlgĂ©riens et Français, mĂ©lange des histoires, Paris Éd. L’Harmattan, 2004, 157 p. [17] COMPÈRE-MOREL, Thomas, MĂ©moires d’outre-mer les colonies et la PremiĂšre Guerre mondiale, exposition du 3 juin au 20 octobre 1996, PĂ©ronne Historial de la Grande Guerre, 1996, 111 p. [18] Cf. STORA, Benjamin, Histoire de l’AlgĂ©rie coloniale, 1830-1954, Paris Éd. La DĂ©couverte, 1991, 126 p. [19] DEROO, Éric ; LE PAUTREMAT, Pascal, HĂ©ros de Tunisie spahis et tirailleurs d’Ahmed Bey 1er Ă  Lamine Bey 1837-1957, op. cit. [20] ARNOULET, François, “Les Tunisiens et la PremiĂšre Guerre mondiale 1914-1918”, Revue de l’Occident musulman et de la MĂ©diterranĂ©e, n° 38, 1984, pp. 47-61. [21] Cf. POUILLON, François, Les deux vies d’Étienne Dinet, peintre en islam, Paris Éd. Balland, 1997, 312 p. [22] Cf. LE PAUTREMAT, Pascal, La politique musulmane de la France au XXe siĂšcle de l’Hexagone aux terres d’islam. Espoirs, rĂ©ussites, Ă©checs, Paris Éd. Maisonneuve et Larose, 2003, 565 p. [23] Cf. FRÉMEAUX, Jacques, “Les contingents impĂ©riaux au cƓur de la guerre”, art. citĂ©. [24] Cf. ANDURAIN, Julie d’, “La MĂ©diterranĂ©e orientale durant la Grande Guerre, nouvel enjeu entre la France et la Grande-Bretagne”, Cahiers de la MĂ©diterranĂ©e, n° 81, 2010, pp. 25-44. [25] Le Chemin des Dames, ainsi baptisĂ© au xviiie siĂšcle, est une route situĂ©e entre Laon et Soissons Aisne qui a Ă©tĂ© le théùtre de violents combats durant la PremiĂšre Guerre mondiale, en aoĂ»t-septembre 1914 premiĂšre bataille de l’Aisne, en avril-juin 1917 offensive Nivelle et en mai-aoĂ»t 1918 troisiĂšme bataille de l’Aisne. [26] Cf. BEKRAOUI, Mohamed, “Les soldats marocains dans la bataille de Verdun”, Guerres mondiales et Conflits contemporains, n° 182, 1996, pp. 39-44. [27] Cf. PERCEVAL, Marion, “Pour une iconographie des soldats maghrĂ©bins pendant la PremiĂšre Guerre mondiale”, Migrance, n° 38, second semestre 2011, dossier Les soldats maghrĂ©bins dans l’armĂ©e française XIXe-XXe siĂšcle, pp. 53-58. [28] VIDELIER, Philippe, L’AlgĂ©rie Ă  Lyon une mĂ©moire centenaire, suivi de DAENINCKX, Didier, Les chiens et les lions nouvelle inĂ©dite, Lyon BibliothĂšque municipale de Lyon, 2003, 101 p. [29] Cf. MEYNIER, Gilbert, L’AlgĂ©rie rĂ©vĂ©lĂ©e la guerre de 1914-1918 et le premier quart du XXe siĂšcle, GenĂšve Librairie Droz, 1981, 793 p. [30] Cf. MEYNIER, Gilbert, “Les AlgĂ©riens et la guerre de 1914-1918”, in BOUCHÈNE, Abderrahmane ; PEYROULOU, Jean-Pierre ; TENGOUR, Ouanassa Siari ; THÉNAULT, Sylvie sous la direction de, Histoire de l’AlgĂ©rie Ă  la pĂ©riode coloniale 1830-1962, Paris Éd. La DĂ©couverte, 2012, pp. 229-234. [31] Cf. PERCEVAL, Marion, “Pour une iconographie des soldats maghrĂ©bins pendant la PremiĂšre Guerre mondiale”, art. citĂ©. [32] ATOUF, Elkbir, Les Marocains en France de 1910 Ă  1965 l’histoire d’une immigration programmĂ©e, thĂšse de doctorat en histoire, UniversitĂ© de Perpignan, 2002, 579 p. [33] Cf. RECHAM, Belkacem, Les Musulmans algĂ©riens dans l’armĂ©e française, 1919-1945, Paris Éd. L’Harmattan, 1996, 327 p. [34] Cf. DEROO, Éric ; LE PAUTREMAT, Pascal, HĂ©ros de Tunisie spahis et tirailleurs d’Ahmed Bey 1er Ă  Lamine Bey 1837-1957, op. cit. [35] Infanterie lĂ©gĂšre marocaine de l’armĂ©e d’Afrique. [36] Cf. BANCEL, Nicolas ; BENCHARIF, LĂ©la ; BLANCHARD, Pascal sous la direction de, Lyon, capitale des outre-mers immigration des Suds & culture coloniale en RhĂŽne-Alpes & Auvergne, Paris Éd. La DĂ©couverte, 2007, 239 p. ; VIDELIER, Philippe, L’AlgĂ©rie Ă  Lyon une mĂ©moire centenaire, op. cit. ; VIDELIER, Philippe, Destin collectif et itinĂ©raires individuels de deux immigrations Italiens et AlgĂ©riens dans la rĂ©gion lyonnaise de la Grande Guerre aux annĂ©es cinquante, Lyon Mission Recherche ExpĂ©rimentation MIRE, 1988, 286 p. [37] Cf. LEVÊQUE, Isabelle ; PINON, Dominique ; GRIFFON, Michel, Le jardin d’agronomie tropicale de l’agriculture coloniale au dĂ©veloppement durable, Arles Éd. Actes Sud ; Montpellier CIRAD, 2005, 179 p. [38] Cf. HAMED-TOUATI, M’Barka, Immigration maghrĂ©bine et activitĂ©s politiques en France de la PremiĂšre Guerre Ă  la veille du Front populaire, thĂšse en sciences humaines et sociales, UniversitĂ© de Tunis I, 1994, 333 p. [39] Cf. GENTY, Jean-RenĂ©, Des AlgĂ©riens dans la rĂ©gion du Nord de la catastrophe de CourriĂšres Ă  l’indĂ©pendance, Paris Éd. L’Harmattan, 2005, 207 p. ; GENTY, Jean-RenĂ©, L’immigration algĂ©rienne dans le Nord-Pas-de-Calais, 1909-1962, Paris Éd. L’Harmattan, 1999, 309 p. [40] Cf. MASSARD-GUILBAUD, GeneviĂšve, Des AlgĂ©riens Ă  Lyon de la Grande Guerre au Front populaire, Paris CIEMI – Éd. L’Harmattan, 1995, 544 p. [41] Cf. BLANCHARD, Pascal ; DEROO, Éric ; EL YAZAMI, Driss ; FOURNIÉ, Pierre ; MANCERON, Gilles, Le Paris arabe deux siĂšcles de prĂ©sence des Orientaux et des MaghrĂ©bins, Paris Éd. La DĂ©couverte, 2003, 247 p. [42] Cf. BLANCHARD, Pascal ; BOETSCH, Gilles sous la direction de, Marseille, Porte Sud un siĂšcle d’histoire coloniale et d’immigration, Paris Éd. La DĂ©couverte ; Marseille Éd. Jeanne Laffitte, 2005, 239 p. [43] Cf. DESPOIS, Jean, “L’émigration des travailleurs algĂ©riens en France”, Annales de GĂ©ographie, vol. 61, n° 323, 1952, pp. 77-79. [44] Cf. MEYNIER, Gilbert, L’AlgĂ©rie rĂ©vĂ©lĂ©e la guerre de 1914-1918 et le premier quart du XXe siĂšcle, GenĂšve Librairie Droz, 1981, 793 p. [45] Cf. COMPÈRE-MOREL, Thomas, MĂ©moires d’outre-mer les colonies et la PremiĂšre Guerre mondiale, op. cit. [46] RIVET, Daniel, Lyautey et l’institution du protectorat français au Maroc 1912-1925, Paris Éd. L’Harmattan, 1996, 3 vol., 267 p., 297 p. et 357 p. [47] Cf. FRÉMEAUX, Jacques, Les colonies dans la Grande Guerre combats et Ă©preuves des peuples d’outre-mer, Paris 14-18 Éditions, 2006, 393 p. [48] Cf. STOVALL, Tyler, “The color line behind the lines racial violence in France during the Great War”, American Historical Review, n° 3-103, June 1998, pp. 737-769. [49] Cf. FRÉMEAUX, Jacques, “L’armĂ©e oubliĂ©e les troupes d’Afrique du Nord et la libĂ©ration de la France”, ArmĂ©es d’aujourd’hui, n° 190, mai 1994, pp. 168-173. [50] Cf. SIMON, Jacques sous la direction de, L’immigration algĂ©rienne en France des origines Ă  l’indĂ©pendance, Paris Éd. Paris-MĂ©diterranĂ©e, 2000, 411 p. [51] Cf. AUDOIN-ROUZEAU, StĂ©phane ; BECKER, Jean-Jacques sous la direction de, EncyclopĂ©die de la Grande Guerre, 1914-1918 histoire et culture, Paris Éd. Bayard, 2004, 1 342 p. [52] Cf. LE PAUTREMAT, Pascal, La politique musulmane de la France au XXe siĂšcle de l’Hexagone aux terres d’islam. Espoirs, rĂ©ussites, Ă©checs, op. cit. [53] GOMAR, Norbert, L’émigration algĂ©rienne en France, thĂšse de droit, Reims Les Presses modernes, 1931, 151 p. [54] STORA, Benjamin ; TEMIME, Émile, “L’immigration algĂ©rienne”, in GERVEREAU, Laurent ; MILZA, Pierre ; TEMIME, Émile sous la direction de, Toute la France histoire de l’immigration en France au XXe siĂšcle, Paris Éd. Somogy, 1998, pp. 124-133. [55] SIMON, Jacques sous la direction de, L’immigration algĂ©rienne en France des origines Ă  l’indĂ©pendance, Paris Éd. Paris-MĂ©diterranĂ©e, 2000, 411 p.

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